d'après les recherches de Richard
Bednarek .
Merci de contactez bedryszard@yahoo.fr
pour toutes infos ou renseignements complémentaires
-oOo-
Le village est probablement apparu, peu après les créations
des villages de Vic sur Seille, Moyenvic, et surtout Marsal.
Des vestiges d'habitat gallo-romain semblent apparaitre
en lisière du lieu-dit du "Bois des Corres" mais ne n'ont
pas encore été exploités.
La production du sel avait besoin de bois de chauffage
et de ce fait, les hauteurs de Juvelize ont rapidement été déboisées.
Le nom de Juvelise ( vulgairement appelé Jevelize ) est
apparue sous le terme d'" alodium de Giverlize " en 1160 dans un cartulaire
de l'abbaye de Salival.
Un acte de 1189 fait mention d'un chevalier de Gilloncourt,
nommé Wilhelm , qui porte donation à l'abbaye prémontrée de Salival d'un
alleu proche de Juvelize.
(alleu : domaine héréditaire
conservé en toute propriété, libre et franc)
Ce personnage a peut-être été le premier ou l'un des
premiers chevaliers du Temple de Gélucourt ...
L'Ordre du Temple s'implante à Gélucourt , proche de Dieuze
et y est gratifié de libéralités du duc Thiébaut I. voir
le site de Gélucourt
Il semble bien que la maison de Templiers ait été à l'origine
de la localité dont l'église-mère était alors à Dieuze , et qui reçut
le vocable de Gilloncourt .
" L'abbaye possédait un alleu à Giverlize..."
-oOo-
Juvelize prend le nom de Giverlize en 1273 comme en atteste
un parchemin cité dans le document suivant:
"Lettres des leux et des estais de la mairie de
Marsal et des appendices ".
ANAL. J. DE PANGE - Catalogue des actes de Ferri III,
duc de Lorraine.
et
dont nous vous invitons à voir un fac-similé
Dans ce parchemin, les chevaliers, écuyers, maires, échevin
et commune de Marsal établissent la liste des biens et domaines de la
mairie de Marsal, dont ils ont convenu de laisser les revenus au duc Ferry
( III ) de Lorraine.
-oOo-
Le nom du village changera de nombreuse fois au cours
des siècles et des années. A différentes époques
comme en 1476 il prend le nom de Gevelize ; en 1524 de Jevelize ; en 1553
de Gevelise; en 1594 de Gevelize alias Gerskirch ; en 1616 de Geverlize
"et sur
la carte de Cassini Jevelise:
On voit déjà sur cette carte les 3 croix
Les trois croix sont plus petites qu'à l'origine, surtout
celle du milieu.
Avec les différentes réparations, dues
à l'usure du temps et aux déprédations,
un bout manque d'environ 20 cm.
Sous la Croix centrale on peut lire :
" CES CROIX FURENT ERIGEES PAR GERMAIN BONNEVAL RENVERSEES
PAR LA REVOLUTION PAR LA PIETE DE M*. AGTE
BONNEVAL AU VŒU DE SES PIEUX PARENTS "
*Il
s'agit de Marie
Agathe BONNEVAL
-oOo-
De 1618 à 1648 la Guerre de Trente ans fit de nombreux
ravages et un grand nombre de villages lorrains furent pillés et
rasés.
On peut lire dans l'Histoire de France de Henri MARTIN
de 1862 parlant de cette époque :
"La terreure régnait parmi les princes de la Ligue Catholique,
les uns déjà dépouillés, les autre sur le
point de l'être...
Le roi (Louis XIII) et le cardinal (Richelieu), qui séjournaient
depuis quelques semaines en Champagne, partirent le 10 décembre
1631, de Chateau Thierri pour Metz, après avoir confié
au comte de Soissons le commandement de Paris et des provinces du Nord
et envoyé au Maréchal de La Force, qui commandait l'armée
d'observation réunie en Champagne, l'ordre d'aller reprendre
Vic et Moyenvic, place dépendantes de l'évéché
de Metz, qui avaient été occupées l'année
précédente, par des détachements impériaux,
d'après des instigations du duc de Lorraine...
Le duc Charles se se jugea perdu s'il n'obtenait a tout prix le pardon
et le patronnage de la France : encouragé par son amie Madame
de Chevreuse, alors réconciliée avec Richelieu, il vint
trouver le roi à Metz, le 26 décembre 1631, reconnut ses
torts et se mit à la merci de Louis.
Richelieu conseilla au roi une clémence qui devait donner à
la France le droit de prêcher la modération au vainqueur
de Leipzig.
On pardonna toutefois au Lorrain qu'à des conditions qui le
firent descendre du rang de prince souverain à celui de simple
vassal.
Par traité signé à Vic, le 6 janvier 1632, Charles
de Lorraine se départit de toutes intelligences avec l'empereur
d'Espagne, promit de ne plus contracter aucune alliance sans le consentement
du roi, s'obligea non-seulement à renvoyer de ses états
les ennemis et les sujets rebelles du roi, et à y recevoir dorenavant
ni Monsieur ni la reine mère, mais encore à souffrir que
dorenavant les gens du roi arrêtassent dans ses Etats les Français
accusés de lèse-majesté.
Il promit de livrer passage sur ses terres aux armées françaises
qui marchaient vers l'Allemagne et de joindre ses forces à celles
du roi; il livra enfin au roi pour trois ans, Marsal, sa plus forte
place."
En été 1635 :
"La vieille affection des Lorrains pour la maison ducale et les
brillantes qualités qui s'associaent chez le duc Charles IV à
tant de défauts et de vices, exerçaient une sorte de fascination
sur la multitude.
Les petites villes sans garnisons et les chateaux se révoltaient
en faveur de Charles : les paysans faisaient la petite guerre dans les
bois et les rocheres des Vosges ou servaient d'espions aux gens du duc..."
En janvier 1641 :
"... arriva au Louvre un personnage qu'on dut être bien
étonné d'y voir : ce n'était rien de moins que
le duc Charles IV de lorraine, cet implacable et malheureux ennemi de
la France.
Le duc Charles fut reçu avec bienveillance; on lui accorda la
restitution des duchés de Lorraine et de Bar, sans rappeler l'abdication
qui lui était échappée au profit de son frère,
dans un instant de desespoir; mais on stipula que Clermont en Argonne,
Stenai, Dun et Jamets appartiendraient définitivement à
la France; que Nanci resterait à la France jusqu'à la
fin de la guerre et serait démentelé, s'il plaisait au
roi : que les fortifications de Marsal seraient rasées...."
Juvelize échappa à ces exactions mais un
village nommé Hublange, situé sur les bans
de Juvelize, Gueblange lès Dieuze et Blanche Eglise n'eut pas le
même sort et fût détruit.
Juvelize fût réuni à la France en 1661.
(voir l'arreté du Roi du 23 mai 1680 en cliquant
ci-dessus)
On en retrouve la trace du village détruit de
Hublange sur un document relatant :
"La contestation sur la levée de la dîme sur le
ban de Hublange dépendant de la Seigneurie de Juvelize." (
série E 358ED1S1- Archives Saint Julien les Metz.)
voir
le document
Les terres ayant été certainement partagées
entre Juvelize, Marsal et Blanche Eglise, des querelles entre les villages
survenaient au momment du prélévement de la dîme.
Il reste dans le village des vestiges des installations
servant à stocker les produits de la dîme.
la
"cave de la Dîme"
Juvelize fût aussi visité
par la Reine de France le 20 Aout 1725 après son mariage
célébré à Strasbourg
-oOo-
Nous sommes alors à la veille de la Révolution
et lors des Etats Généraux de 1789, Jevelize a aussi son
cahier
de doléances !
A la Révolution apparaît le nom Juvelize .
Le nom de Juvelize est durant cette période, dans
bon nombres de documents, associé a Germain BONNEVAL régicide,
qui vota la mort du roi.
Richard Bednarek, a qui nous devons cette étude
historique du village, a longuement étudié la famille
BONNEVAL et nous révéle les deux
Germain BONNEVAL :
Germain
BONNEVAL - Père (1705-1766)
Germain
BONNEVAL - Fils .(1738-1815)
-oOo-
Le nom des Bonneval est encore à ce jour associé
dans le village à une idée de "bienfaiteur".
· Une tradition, une coutume, existe à Juvelize qui consiste à doter
d'un minimum de terres tout nouvel habitant sur le ban de la commune
- tous les habitants du village avaient 80 ares de terres ; dont
au moins 20 ares de prés et 2 ares de prairies - ( selon monsieur
Haffner Gabriel, et confirmé par d'autres personnes ), facilitant
ainsi son installation ; ce qui par le passé, a permis, à Juvelize,
de maintenir sa population aux environs de 400 habitants.
" tout ménage avait un lopin de terre de 1 ha , 80 ares, cela dépendait
du nombre des habitants ; ces biens provenaient de la famille BONNEVAL
" ?.
· La dotation - sur le parc communal - serait elle une
donation de la famille BONNEVAL?
Les communaux : Biens appartenant en indivision à l'ensemble des
habitants d'un village ou sur lesquels les habitants ont un droit
d'usage : pâture, coupe de bois de feu, par exemple.
Ces biens communaux étaient utiles particulièrement aux paysans
pauvres.
1) Est-ce que les deux dotations seraient des
donations BONNEVAL?
2) Est-ce que ces biens seraient les restes du ban d'une commune
disparue " Hublingen " (ou Hublange) située entre Blanche Eglise ,
Guéblange-les-Dieuze et la ferme Bourrache ? Il semblerait que oui
!
(voir
texte de la perception de la dîme sur le ban d'Hublange)
3) Est-ce que ces biens seraient les restes des biens confisqués
à une noblesse locale, lors de la Révolution française ?
. La construction de l'église Saint GERMAIN de Juvelize pourrait avoir
été subventionnée par Germain
Bonneval Père .
L'église a été érigée en 1750, à cette époque Germain Bonneval Père
était âgé de quarante cinq ans.
Il était alors marié avec Catherine Chenet, et surtout... il était
riche.
L'église aurait été consacrée à Saint Germain comme le Patron de
son généreux donateur ?
Autant de questions pour lesquelles nous n'avons pas de réponses
pour le moment, mais qui en trouverons peut être grace
à vous !
A suivre...
-oOo-
Pendant les occupations Juvelize devient Geistkirchen.
l'épopée Napoléonienne et la guerre
de 1870
A suivre...
De 1870 à 1914 :
Le village est fortifié par une ligne de casemates
allant des hauteurs de Donnelay jusqu'à Marsal en passant par
les Trois Croix.
Les Trois Croix constitues un point stratégique
important avec un système de galeries assez profondes et certains
"anciens" aujourd'hui disparus affirmant l'existance d'un
hopital de campagne enterré !
Un petit train, reliant Dieuze à Ley par Blanche
Eglise et par Juvelize, transporte des obus de tous calibres pour alimenter
les premières lignes du front de 1914 à 1918. (voir dans
les
documents)
De même la route de Dieuze est bordée de
casemates.
JUVELIZE ET LES TROIS DERNIERES GUERRES
Le canton de Vic sur Seille a payé un lourd tribut aux
différentes guerres :
- à la guerre franco-prussienne de 1870,
- à la guerre mondiale de 1914 - 1918 ,
- à la guerre mondiale de 1939 - 1945 .
Il en est de même pour notre commune de Juvelize : Juvelize
a vu sa population chuter de 45% , entre 1936 et 1946 !
Avant guerre les familles de Juvelize comptaient souvent
des familles nombreuses , mais ce n'est plus le cas actuellement .
Les dommages matériels subis par la commune de Juvelize
étaient très importants.
Lors de l'estimation des dommages, à la fin de la guerre,dans
les années 1945-47, les communes les plus touchées étaient pour le canton
de Vic sur Seille :
Xanrey , Bezange la Petite et Juvelize .
Il vaut mieux parler de communes sinistrées .
Pourcentage de destruction affectant la taxe foncière
sur la propriété bâtie en % :
Xanrey
Bezange la Petite
Juvelize
Fresnes en Saulnois
Ley
Moyenvic
Virming
|
99%
95%
64%
67%
64%
59%
54%
|
les autre communes étaient en dessous des 50%.
Ainsi s'établissent les pertes de population pour les période
des tois guerres.
Canton de
Vic s/Seille
|
perte
|
%
|
Juvelize
|
perte
|
%
|
1861 :10 518 |
|
|
394
|
|
|
1870 |
-1 705
|
- 16.21%
|
|
-61
|
- 15.48%
|
1875 : 8 813 |
|
|
333
|
|
|
1910 : 6 816 |
|
|
267
|
|
|
1914
1918
|
-1 135
|
- 16.65%
|
|
-25
|
- 9.36%
|
1921 : 5 681 |
|
|
242
|
|
|
1936 : 4983 |
|
|
200
|
|
|
1939
1945
|
-1012
|
-20.30%
|
|
-90
|
-45.00%
|
1946 : 3971 |
|
|
110
|
|
|
-oOo-
la Grande Guerre 1914 - 1918
En août 1914 :
Les troupes françaises attaquent les troupes prussiennes
en direction de Dieuze et Morhange, et lors de leur retraite, la ligne
"Juvelize-Donnelay" est désignée par le Général
Foch comme position de défense devant permettre le regroupement
des troupes françaises devant Nancy.
Juvelize, à l'aller comme au retour, subit de gros
dégâts. Le clocher est une cible idéale pour régler
le tir de l'artillerie, ainsi que les ormes du calvaire et les Trois
Croix.
En 1939 les aérostiers français prennent
à nouveau position à Juvelize et en juin 1940 le village
deviendra à nouveau la ligne de défense lors de la retraite
des troupes françaises. Ces combats d'arrière garde sont
d'abord menés par l'armée française puis par l'armée
polonaise du Général Duch.
A suivre ...
et
la reconquète de l'Alsace - Lorraine
A suivre...
-oOo-
Il nous parait bon de retracer les événements principaux
qui précédèrent
la seconde Guerre Mondiale
et qui eurent leurs répercussion en Moselle.
1925:
Pacte de Locarno : les frontières de l'Allemagne avec la France
et la Belgique ainsi que la zone démilitarisée sont garanties par les
trois puissances intéressées .
L'Allemagne reconnaît à la France l'Alsace et
la Lorraine .
30 juin 1930 la France évacue la Rhénanie
1933 :
Percée de la gauche au Pays Haut : François de Wendel, réélu de justesse
l'année précédente, opte pour le Sénat ; son siège à Briey est conquis
par le républicain socialiste Philippe Serre, brillant avocat parisien,
disciple de Marc Sangnier. Cette percée d la gauche au Pays Haut, faite
au détriment d'un patronat traditionnel, s'opère au profit d'une opposition
rassurante par ses attaches catholiques.
mars 1936 :
Réoccupation de la Rhénanie démilitarisée.
Pour les Alsaciens-Lorrains, la zone de guerre
est à nouveau à ses portes ; il n'y pas de doutes, ils seront encore
en première ligne !
4 juin 1936 :
Ministère Blum et élections législatives du " Front populaire
"
La gauche a six élus en Lorraine dont trois brillants avocats parisiens
: Philippe Serre, Georges Izard et Jean Leroy. A Verdun, le siège est
conservé par le radical Thiébaut qui avait déjà gagné les Municipales
en mai 1935.
13 mars 1937 : création
d'unités de garde frontaliers en France
1 mai 1937 :
mise en place d'un Plan d'évacuation particulier à la zone frontière
de la 20° Région Militaire , remplaçant celui du 20 décembre 1935
L'alerte de septembre 1938 :
La grande manœuvre par excellence fut la mobilisation partielle au
moment de l'entrevue de Munich. On maintint sous les drapeaux le contingent
libérable, on rappela les disponibles, les frontaliers, puis certains
réservistes.
Comme on croyait jusque là à la paix et qu'on n'avait fait que des
exercices de cadres, l'arrivée brusque des rappelés n'avait pas été
prévue dans les moindres détails.
Jacques Chaban-Delmas qui faisait alors son service militaire sur la
ligne Maginot à Bitche, en garda un souvenir amusé :
" Ce fut une pagaille invraisemblable…personne
ne savait qui était qui…les meilleurs officiers étaient impuissants
à endiguer le désordre qui déferlait…je fus expédié en forêt entre deux
ouvrages …sans ravitaillement, sans protection contre le froid déjà
vif, sur le qui-vive jour et nuit… "
" La Ligne Maginot aquatique "de Paul Marque. Editions
Pierron.
Au début de l'année 1939 :
le ministre de l'intérieur Sarraut signe une nouvelle instruction de
sauvegarde.
Cette instruction rappelle les zones à évacuer
.
La Moselle avait comme départements d'hébergement
provisoire :
l' Aube et la Haute-Marne
et comme départements de correspondance
:
la Charente Intérieure .
Les itinéraires d'évacuation étaient fixés à
partir des points de première destination jusqu'au département d'hébergement
en passant respectivement par les centres de recueil d'Arracourt , de
Bourdonnay et d'Azoudange .
19 mai 1939 :
si on est parvenu à un accord politique global en raison des revendications
polonaises sur Dantzig ( Gdansk) néanmoins , Gamelin, en sa qualité
de chef d'état-major de la Défense Nationale, avait signé avec le Général
Kasprzycki, ministre de la Guerre polonais, une convention qui, en cas
d'invasion de la Pologne par l'Allemagne, engageait la France à intervenir
rapidement :
- Au troisième jour, par " des actions offensives
à objectif limité " ;
- douze plus tard par " une action offensive
avec le gros des forces "
Dans ce but a été mis sur pied un plan - " l'hypothèse Sarre "- objet
d'une instruction du 22 juillet 1939.
Cette hypothèse Sarre prévoyait une offensive entre la forêt de la
Warndt et la rivière Sarre en direction de Sarrebruck.
22 mai 1939 le pacte d'acier est signé (Italie
Allemagne )
23 août 1939 signature du pacte de non-agression
germano-russe Evacuation
26 août 1939 :
mise en place d'un service d'accueil des réfugiés en gare d'Angoulême
et ouverture du droit de réquisition.
Ce jour-là un premier train sanitaire de 29 wagons entrait en gare
d'Angoulême avec 780 personnes : malades vieillards femmes enceintes
...
L'évacuation n'est pas encore déclarée officiellement , mais elle a
commencée .
Dès le 30 août 1939 :
les autorités préfectorales envisagent l'évacuation de la zone rouge,
devenue le no-mans'land opérationnel.
Elle fut effectuée sur ordre militaire après la mobilisation générale
le 1er septembre à partir de 19 heures et se prolongea jusqu'au 3 septembre.
Au total 214 communes sur 764.
Inversement 550 communes n'avaient pas été évacuées dont 132 communes
de Château Salins…
Il avait été prévu d'évacuer :
75 autres communes de la zone arrière de la ligne Maginot dont 10 de
l'arrondissement de Château Salins:
Albestroff, Francaltroff, Givrycourt, Honskirch, Insming, Léning,
Montdidier, Munster, Réning, et Vittersbourg.
Le repliement des habitants du pays de Bitche derrière la ligne Maginot.
Les évacués du Pays de Bitche furent dirigés sur les régions de
Phalsbourg, Lutzelbourg, Gondrexange et Avricourt, Azoudange, Héming.
L'ordre d'évacuation arriva le 1er septembre à 15 heures pour être
exécuté à 17 heures pour les 4469 civils de Bitche. Il fut annoncé
par sirènes et son de cloches.
La plus grande partie de la population gagna à pied et en voitures
la région de Phalsbourg. Ils prirent ensuite la direction du département
de la Charente.
Le repliement des habitants des régions de Sarreguemines, Sarralbe
et Puttelange.
Ces habitants furent dirigés sur Azoudange, Bourdonnay, Hampont,
Avricourt, Emberménil et Einville. Ils furent répartis dans une quinzaine
de localités comme Azoudange, Bourdonnay, Bezange la Petite, Donnelay,
Gélucourt, Guéblange-les-Dieuze, Juvelize,
Ley, Lezey, Moncourt, Moussey, Maizières les Vic, Mulcey, Ommeray,
Tarquimpol, et Xanrey.
Les habitants de Welferding arrivèrent à Vannecourt et à Hampont puis
partirent en Charente. Neunkirch fut évacué sur Sarre-Union, Fénétrange,
Blanche-Eglise, …
Le repliement des habitants de la région de Forbach derrière la ligne
Maginot.
Le repliement des habitants des régions de Hampont, Delme, Nomeny,
et Pont à Mousson.
Le repliement des habitants de la région de Stiring-Wendel .
Ils étaient évacués à Landroff et gagnèrent à pied sous une chaleur
accablante Delme à 20 km de distance.
Le repliement des habitants de la région de Bitche en Charente et Charente
Maritime par les gares de Lutzelbourg, Phalsbourg, et Réchicourt le
Château
L'attaque foudroyante de l'armée allemande déclencha le 10 mai 1940
une deuxième vague d'évacuation qui toutefois, grâce à la densité du
réseau ferroviaire et des mesures rapides des autorités tant civiles
que militaires, put être effectuée dans un calme relatif.
Les arrondissements de Metz-Campagne, Château Salins et Forbach subirent
ces évacuations.
-oOo-
Septembre 1939 : L'exode commence pour les habitants de
ligne de front !
1 septembre 1939 à 5 heures 45 :
l'Allemagne a envahi la Pologne .
à 13 heures 39 un télégramme annonce aux Préfets :
" J'ai l'honneur de vous informer que déclenchement
évacuation zone avant Moselle , Bas-Rhin , Haut-Rhin .
Prenez dispositions nécessaires sans-délai.
Indre et Landes doivent prendre dispositions pour recueillir ultérieurement
trop plein ainsi qu'il est prévu par télégramme 21 août dernier "
3 septembre 1939 :
déclaration de guerre de la France à l'Allemagne à 16 h, après la déclaration
de guerre de l'Angleterre, à 11 h.
5 millions de Français sont mobilisés.
On manque de vareuses et de couvertures, mais on a un demi litre
de vin rouge par jour.
A l'étonnement des soldats on ne se bat pas ! On s'observe, on tue
….le temps.
Un correspondant aux armées, Roland Dorgelès trouve un nom à cette
situation sans précédent : " La Drôle de
Guerre ".
On a appelé cette période la " drôle
de guerre ", et cela dans toutes les langues, " funny war
" en anglais, " Komische Krieg " en allemand.
Nouvelle instruction, alors que la guerre vient d'être déclarée à l'Allemagne
:
" Notre devoir d'allié nous impose de commencer
nos actions au-delà de la frontière…En l'état actuel de notre concentration,
il ne pourra s'agir que de reconnaissances et de coups de main "
Nous sommes loin des engagements pris à l'égard de la Pologne qui,
selon Gamelin, avait les moyens de résister " au moins six mois " à
l'invasion de l'Allemagne ( Hitler avait dit qu'elle serait vaincue
en trois semaines ; les Polonais tinrent vingt-huit jours ).
Le préfet de Charente informe le colonel Scherrer que le préfet de
la Moselle a dirigé sur le département de Charente :
- à 12 heures 19 un train de 800 personnes
- à 16 heures 40 un train de 4 000 personnes à 18 heures 30 un train
de 600 personnes
- à 18 heures 45 un train de 1 000 personnes
C'est ainsi que 21 000 mineurs du bassin houiller mosellan sont transférés
vers d'autres régions minières françaises : Pas de Calais, Loire, Saône
et Loire et Tarn.
Ainsi commence pour la Moselle la deuxième Guerre
Mondiale !
La drôle de guerre : (voir aussi annexe
avec les photos)
Combien de temps va durer cette évacuation ! on n'en sait rien !
Des usages et des abus inévitables sont commis par les troupes malgré
de nombreux rappels , les villages livrés aux soldats sont souvent pillés
.
C'est ainsi que de nombreux Mosellans commencèrent leur pérégrinations
aux quatre coins de la France .
Sur un total de 700 000 Mosellans , 302 700 habitants de Forbach ,
Boulay , Sarreguemines , Thionville durent quitter tout leur bien ,
maison , terres , bétail , ne pouvant emporter que 30 Kg de bagages
!
Ils furent diriger sur les départements suivants :
Charente-Maritime , Vienne , Haute-Vienne , Dordogne , Charente , L'Aube
, la Haute-Marne ;
les mineurs du Bassin houiller de Stiring Wendel , de Petite-Rosselle
, vers les mines de Saint Etienne , d'Alès de Monceaux les Mines ou
encore dans le Nord et le Pas de Calais , s'ils avaient de la famille
dans ces régions .
Le préfet de Charente rappelle les mesures à mettre en oeuvre pour
l'accueil des réfugiés .
" il est un devoir pour nous tous de faire
oublier aux habitants de la Moselle qu'ils ont dû quitter leur biens
, leurs familles et leurs terres "
7 septembre 1939
le préfet de la Moselle renseigne son collègue sur de nouveaux départs
de train à partir de Bourdonnay , d'Azoudange , de Hampont et de Phalsbourg
.
8 septembre 1939
la IV° armée française commence à progresser vers la Sarre ; six divisions
françaises pénètrent en territoire allemand entre Bitche et Sarreguemines,
sans grande difficulté !
9 septembre 1939
la IV° armée française est en contact avec la Ligne Siegfried, qui
ne peut en aucune façon être comparée avec notre ligne Maginot.
" La grande forêt de la Warndt, à l'ouest
de Forbach, est en majeure partie entre nos mains. Elle a été trouvée
remplie de destructions et de pièges de toutes sortes ".
Ces fameux " pièges à cons " passés depuis dans le vocabulaire militaire
français.
Nos troupes n'y rencontrent pas âme qui vive, mais tout est miné…
10 septembre 1939
48 790 réfugiés sont arrivés en Charente sur les 85 000 qui seront
accueillis au total. Cependant le ministre de l'intérieur attire l'attention
du préfet de Charente sur la tendance que pourraient avoir les habitants
sur l'origine des Alsaciens Lorrains évacués qui s'expriment dans leur
dialecte local .(voir
document)
Dans la période du 4 au 17 septembre 1939, 70 862 réfugiés sont arrivés
par train successifs de 1 200 à 1 400 personnes.
A partir du 17 septembre on peut considérer que l'opération d'évacuation
est terminée.
De l'avis unanime des maires des communes accueillantes et des communes
accueillies , la proportion de moitié de la population locale pour le
nombre des évacués recueillis est un Maximum .
Par la suite, la réception de l'arrondissement de Château Salins ,
33 000 habitants semblait encore possible.
14 septembre 1939
La France a 120 divisions mobilisés dont 90 sur le front occidental,
le long de la ligne Maginot et de ses prolongements.
Au début de la guerre l'Angleterre a envoyé 3 divisions ; au mois de
mai il y en aura 10 ; mais jusqu'au 10 mai il n'y a pas de combats,
simplement quelques escarmouches quelques petits échanges d'artillerie,
quelques patrouilles, mais le plus souvent le communiqué que l'on publie
quotidiennement répète la même phrase :
" rien à signaler ".
Il y a eu cependant un communiqué où l'on annonçait que nous avions
fait 1 prisonnier, l'événement paraissait tellement remarquable que
l'on avait pensé devoir le mentionner ; à ce rythme là il aurait fallu
un certain temps pour anéantir l'armée allemande !
Une ligne de crête dominant la ligne Siegfried a été atteinte à 8 km
en profondeur sur le territoire sarrois. On devra se contenter de ce
succès limité !
Au procès de Nuremberg, le Maréchal Keitel chef de l'O.K.W. déclara
:
" Nous autres soldats, attendions toujours
une attaque pendant la campagne de Pologne et nous fûmes très surpris
que rien ne se produisit… Une attaque française n'aurait rencontré qu'un
écran dans le dispositif allemand, non une véritable résistance… ".
En dehors des " duels d'artillerie " et des " activités de patrouille
", il ne se passera rien sur le front de la Moselle avant le 14 juin
1940.
19 septembre 1939
Les personnes évacuées sont souvent exploitées par leurs hôtes au point
que le préfet est obligé d'intervenir :
" car certains de nos agriculteurs commencent
à exploiter la détresse des réfugiés. Ils les logent , ils les nourrissent
mais ne les rétribuent pas ou si peu "
L'effondrement polonais soulage les chefs français :
la soi-disant offensive de la Sarre - en fait une vraie comédie - peut
s'arrêter.
Les troupes se replieront en octobre à l'abri des canons de la ligne
Maginot, après avoir coupé les ponts.
Photos : pont de Sarreguemines.
Gamelin a opté pour un stricte défensive . Cette attitude - logique,
vu l'impréparation du pays - désoriente néanmoins nombre de combattants.
Pourquoi être entré en guerre pour la Pologne si nous la laissons
écraser sans broncher ?
En mars 1940, quand les anglais s'apprêteront à miner les eaux du
Rhin, Daladier refusera. Motif : les représailles gêneraient l'effort
de réarmement !
Figure 3: Hitler parade à Varsovie
1 octobre 1939
la X° Division allemande entre à Varsovie
16 octobre 1939
les troupes françaises abandonnent Forbach.
14 janvier 1940
La III° Armée est mise en alerte. Gamelin craint une attaque allemande
!
26 janvier 1940
Le colonel De Gaulle cherche à convaincre que la ligne Maginot n’est
pas invulnérable .
20 mars 1940 : chute de Daladier , Paul Reynaud
lui succède
17 avril 1940 :
rappel de l’interdiction de se rendre dans la zone des Armées Le
gouvernement envisage l’évacuation de la partie arrière de la zone
frontalière
10 mai 1940 à 1 heure du matin :
les Allemands attaquent à l’ouest par la Hollande , la Belgique
et le Luxembourg. La France est bombardée: lignes de chemin de fer
, usines aérodromes ...
13 mai 1940 : l’armée allemande franchit la Meuse
à Sedan
15 mai 1940 : les armées allemandes réussissent
leur percée
16 mai 1940 : le front français est rompu
19 mai 1940 : Gamelin est limogé Weygand est rappelé
de Syrie
27 mai 1940 : évacuation des troupes britanniques
à Dunkerque
28 mai 1940 : la Belgique capitule
Le 9 juin 1940 :
L'offensive allemande contre le Groupe d'Armées
de l'est : le Groupe d'Armées von Rundstedt avec en fer de lance
le Groupement blindé Guderian attaque en Argonne et perce le front
tenu par les 4e et 2e Armées françaises.
Il pénètre alors rapidement en Champagne. Langres
est dépassé le 15 juin. Guderian bouscule la 8e Armée du général
Laure et atteint la frontière suisse le 18 juin, la route du sud
est coupée.
11 juin 1940 :
le gouvernement français déclare Paris ville ouverte
.L ‘annonce de cette décision provoque le départ massif des Parisiens
et des réfugiés qui veulent échapper aux allemands .
L’exode , pour beaucoup, se fera à pied .
Les couples s’en iront vers leur triste et souvent tragique aventure
avec leurs enfants en bas âge et leurs pauvres trésors entassés
parfois dans des landaus ou sur leur bicyclette.
Les belges , les habitants du nord de la France se dirigent tous
vers la Loire pour échapper à l’occupant , gardant encore en mémoire
la précédente occupation de 1914/18 .
Le 13 juin 1940 :
Les défenses des méandres de la Meuse n'ont toutefois pas empêché
le 41" Corps blindé allemand du général Reinhardt de franchir
la Meuse à Monthermé dans le même temps que le 39 ème
Corps blindé allemand.
avant de partir de Tours , le gouvernement a ordonné à tous
les préfets des régions du sud de la Loire de ne plus tolérer
d’exode et d’arrêter la masse croissante des réfugiés . Ordre
bien impossible à faire respecter !
14 juin 1940 :
les allemands entrent dans Paris . Le lendemain , Guderian
atteint l’axe Gray-Besançon . Les 400 000 hommes qui sont
en Lorraine et en Alsace , dont 22 000 défenseurs de la Maginot
sont encerclés.
Le Groupe d'Armées von Leeb lance une première attaque dans
la trouée de la Sarre. La 1ère Armée du général von Witzleben
forte de 9 divisions de première ligne et d'une importante
artillerie tente de percer la Ligne Maginot entre Sarreguemines
et Saint-Avold. C'est un échec mais les troupes de forteresse
évacuent sur ordre leurs positions pendant la nuit du 14 au
15.
Toutes les troupes du Nord-Est font mouvement vers le sud
pour tenter d'échapper au piège qui se referme sur elles.
La première Armée allemande pénètre en Lorraine dès le 15
au matin. Dans le même temps la 7e Armée allemande franchit
le Rhin dans la région de Colmar, les troupes françaises ayant
évacué la plaine d'Alsace. C'est maintenant pour le gros des
troupes françaises une course vers le sud qui va durer jusqu'au
20 juin, avant la reddition du 22 Juin.
Verdun et Bar occupés : les Allemands entrent à Verdun et
à Barle Duc totalement évacuées de leurs habitants.
17 juin 1940 :
Le
message radiophonique dans lequel le maréchal Pétain
annonce que la France envisage de demander un armistice achève
de désorienter les derniers combattants !
L’armée allemande pénètre à Metz.
18 juin 1940 :
Entrée de la Wehrmacht à Nancy.
L’armistice est signé, mais, dès le 18 juin, dans certains
secteurs, des unités allemandes, arborant le drapeau blanc,
se font livrer, sans coup férir, par les français les
positions qu’ils tiennent .
Juvelize, derrière la ligne Maginot, a échappé au début
de la guerre et ce n’est que le 14 juin 1940 que les «
stukas » allemands ont commencé à bombarder la ligne Maginot
en particulier le secteur de la Sarre ..
Le PC du général Hubert se trouve à Vic sur Seille .
Le 13 juin à 17 heures le général Echard , de la 52°
DI et le général Bronislaw Duch , de la division de Grenadiers
polonais apprennent du général Hubert l'ordre de décrocher
le 14 juin à partir de 21 heures .
Le 12 juin en fin d'après midi , les trois Corps d'armées
allemands en ligne devant la trouée de la Sarre ont reçu
le message : " Planspiel 3 :14 juin à 7 heures "
Cela signifie que l'offensive de la 1ère Armée
du Général von Witzleben , entre Sarreguemines et Saint-Avold
, le point le plus faible du dispositif , est fixée au
14 juin à 7 heures .
L'opération a reçu le nom de code de TIGER et va bénéficier
d'un appui d'artillerie unique dans l'histoire de la campagne
de 1939/40 soit plus d'un millier de canons avec l'appui
de l'aviation allemande :des Stukas des Messerschmidt
109 et 110 et des Heinkel III !
En ce qui concerne les forces aériennes françaises, le
Secteur de la Sarre n'avait pas d'aviation organique.
Seul le 20e corps disposait d'un groupe aérien d'observation
( G.A.O. ) basé sur le terrain de Delme et utilisant celui
de Morhange, en attendant la remise en état de terrains
utilisés provisoirement pendant la Grande Guerre, comme
le Champ de Mars de Vergaville, et d'autres à Juvelize,
Marimont, Thal-les-Drulingen, Diane-Capelle.
L'attaque allemande commença par des bombardements :
l'artillerie ouvrira le feu à 6 h 30 avec un triple but
: faire des brèches, détruire les moyens de communication,
détruire l'artillerie française.
Vers 8 h les Stukas attaquent à leurs tours .L'infanterie
attaqua vers 8 h 30 !
A son PC de Vic sur Seille , le général Hubert a été
tenu au courant heure par heure de l'attaque et se montrait
satisfait de ses troupes et de leur résistance .
Pour la première fois depuis le début de la campagne
, l'armée française a brisé une attaque de grande envergure
.
Ce succès est tempéré par la chute de Paris et l'ordre
de repli général donné par Weygand .
Par instruction personnelle et secrète Weygand avait
prévu le 11 juin le repli du 2e groupe d'armées sur l'axe
Sarrebourg, Epinal, Dijon, avec un regroupement intermédiaire
sur la ligne Toul, Epinal, Belfort.
Sur la ligne Maginot les garnisons d'ouvrages résisteraient
pour couvrir le repli des gros. L'armement serait récupéré
ou détruit !
Ce repli se ferait à partir de la nuit du 13 au 14 juin
pour les secteurs de Faulquemont et de Rohrbach.
Le 15 juin les troupes devraient avoir atteint la position
intermédiaire, le 16 être à la hauteur de Morhange, le
17 juin de Château Salins et le 18 être à la hauteur de
Moncel-sur-Seille.
Le 291ème tient, nous l'avons dit, une ligne intermédiaire
qui devrait permettre aux régiments de forteresse de retraiter
jusqu'au canal de la Marne au Rhin, où l'on pense contenir
les troupes allemandes venant du nord.
Les Allemands disposent d'une maîtrise totale des airs.
Les positions françaises sont repérées par avion et bombardées
systématiquement.
Dés le début des combats, le PC du 291 ème établi
à Vallerange est atteint par des tirs d'artillerie et
le chef de corps, le lieutenant-colonel Modot, est tué.
Le 3e Bataillon du commandant Charles est également
violemment bombardé et très vite les communications sont
coupées en dépit de l'héroïsme et du " dévouement extrême
des équipes de transmissions " qui tentent de les rétablir
(rapport du commandant Berck).
Dorénavant le soldat Doeblin* n'assurera plus ses fonctions
de téléphoniste mais combattra avec sa compagnie dont
le chef, le capitaine Renard, se révèle plein d'allant
et d'énergie.
La compagnie de Doeblin, la CAB3, réduite à une trentaine
d'hommes tout au plus, va combattre sans interruption
du 15 au 19 dans des conditions très dures, sans ravitaillement
d'aucune sorte, pour tenter de freiner l'avance allemande.
On peut suivre, quoique difficilement, ses combats successifs
dans les rapports de Vincennes.
Il est établi que la compagnie Renard résiste jusqu'au
petit matin du 16 sur ses positions initiales quelque
part sur la Départementale 22 au sud de Francaltroff,
permettant à son bataillon, ou ce qu'il en reste, de s'établir
sur la ligne de chemin de fer Riche-Bénestroff. Cette
même nuit le 291ème RI est confié au commandant
Malgorn, qui vient de l'Infanterie coloniale. Ce dernier
a rédigé un compte-rendu des combats de son régiment du
16 au 19 juin 1940 relativement bien fait mais qui contredit
en plusieurs points celui du commandant Charles, notamment
pour ce qui concerne la journée du 16 juin au cours laquelle
le 3e Bataillon se désintègre.
Nous tenterons donc une voie moyenne dont rien ne peut
assurer la véracité.
Pendant la journée du 16 un petit groupe de soldats regroupés
autour du commandant Charles et du capitaine Renard tient
une position, située entre la route de Dieuze (la ville
natale de Charles Hermite, célèbre mathématicien)
et la gare de Bénestroff, et ce qui reste du 3e Bataillon,
une quarantaine d'hommes , 4 sous-officiers et officiers
se replie en fin du journée sur les hauteurs situées à
l'ouest de Bénestroff.
C'est probablement lors de ce repli que le soldat Doblin
reste seul, " armé d'un fusil mitrailleur pour couvrir
la retraite d'un groupe de soldats " (suivant la citation
à l'ordre de l'Armée qu'il a obtenue à titre posthume
le 21 novembre 1946, [Colin, p. 44], Bénestroff étant
devenu Beneng sous la plume du capitaine Renard, l'auteur
probable du texte de la citation. à son retour de captivité).
Dans la soirée du 161e groupe Charles rejoint la maison
forestière de Saint-Médard au sud de Wuisse où il retrouve
le PC du régiment.
Dans la nuit du 16 au 17 juin le 291ème RI se
replie sur la Seille que la compagnie Renard atteint vers
minuit, elle dispose encore de deux canons de 25 qui permettent
à la troupe de franchir la Seille sur un pont de fortune
alors que l'ennemi attaque depuis Vic sur Seille.
L'avancée des troupes allemandes va être retardée
par les troupes polonaises du général Bronislaw Duch lors
des combats livrés par les polonais à Dieuze et ses environs,
et une partie des troupes françaises passa par Juvelize
tout le samedi et le dimanche soit le 16 et 17 juin.
Le 3` Bataillon reçoit l'ordre de tenir le village de
Juvelize qu'il atteint vers 7h, le 17 juin.
L'ennemi qui s'est arrêté à Blanche-Église attaque Juvelize
vers 8h 30 avec chars et artillerie, le combat dure une
partie de la matinée, le village est en feu, le bataillon
Charles se replie sur Bézange-la-Petite et Réchicourt-la-Petite,
à quelques kilomètres à peine du cantonnement d'Athienville
où il a passé la fin de l'hiver.
Le lundi , les polonais mirent en batterie 3 canons
un près de chez Mr Ciminera , un près de chez Mr Rzepka
et un autre près de l'église .
Ils ont ainsi empêché les allemands au bas de la rue
principale , d'entrer au village et , dans leur lancée,
certaines maisons du village ont été brûlées: les allemands
ont tiré deux obus sur les maisons Gorius et Mansuy dont
Mr Haffner en était le fermier .
Plusieurs autres maisons ont brûlées : celles de Mr Sommer
, Bourguignon , Barchat , Brice et un hangar de Mr Kugler
.
Les habitants qui n'avaient pas encore été
évacués, étaient terrés dans leur cave ,
les tirs se faisaient entendre de 6 heures du matin à
12 heures ; le clocher a sonné pour la dernière fois les
12 coups de midi et a pris feu tout de suite après .
Le haut du clocher a brûlé , les cloches ont fondu dans
la fournaise , les restes étaient incrustés dans la pierre
.
voir
le plan de la bataille de Juvelize
Les allemands sont venus ensuite fouiller les caves à
la recherche des français et des polonais Un polonais
n'a pas voulu se rendre et s'est battu jusqu'au bout tombant
dans la cour de Mme Maire ( près de chez Mr Canniot )
Un français est également tombé à Juvelize au lieu dit
" Creux Chemin " , anciennement la ferme de Bernard près
de chez Mr Poinsignon.
Du côté allemand , un officier et deux sous officiers
ont été enterrés derrière la maison de Mr Agostinis (
Maison de distillation ) .
Dans la maison de Mr Brice , à côté du presbytère un
dépôt d'une centaine de vélos a été brûlé par les allemands
.
C'est en fin d'après midi vers 18h 30 que les soldats
de la compagnie Renard franchissent le canal de la Marne
au Rhin au pont d'Hénaméni1 après trois jours et deux
nuits de combats incessants.
Les allemands poursuivaient les troupes polonaises qui
se repliaient sur Lagarde pour tenir le canal de la Marne
au Rhin .
Lorsqu'il atteint le canal le 17 en fin d'après midi,
le 291e RI est réduit à la dimension d'un bataillon.
Après une soupe rapide, la première depuis le 15 juin,
il repart le soir même pour Thiébaumesnil et Maronviller
à une vingtaine de kilomètres à pieds, pour reconstitution.
Il ne participera pas aux combats sur le canal qui vont
durer toute la journée du 18 juin et seront d'une rare
violence.
Ces combats opposent le gros de la 52e DI et la première
Division polonaise du général Duch à quatre divisions
d'infanterie allemandes, voir [Gruge, 1982, tome 1, quatrième
partie].
Le canal est finalement franchi le 18 dans l'après-midi
par des unités de la 268ème Division d'infanterie
allemande.
Pour mieux comprendre la situation dans la quelle
se trouvait les habitants de Juvelize et des environs immédiats,
nous vous invitons à consulter les documents suivants :
- le récit truculent de la
vie à Coincourt entre 1939 et 1944 par Aline Masson
- le récit de l'occupation
de Juvelize
entre 1939 et 1944, écrit
par Monsieur François FONDRETON, ancien instituteur de la localité et
conseiller municipal
La séparation de la Moselle.
Les frontières de 1870 sont rétablies dès les premiers jours de l'occupation
de la Lorraine : ainsi à Moncourt , Chambrey - Moncel, sur la côte de
Vic sur Seille direction d'Arracourt…des douaniers font leur apparition.
Hitler se saisit aussi du grand-duché de Luxembourg. Pour faciliter
l'assimilation, il partage entre les Gauleiter qui représentent le parti
et 1'Etat dans les provinces allemandes voisines : · le Luxembourg relève
de Coblence-Trèves, · l'Alsace est rattachée au Gau de Bade ( Gauleiter
Wagner ), · la Moselle au Gau de Sarre-Palatinat ( Burckel ).
Les Gauleiter sont nommés le 15 juin " chefs de l'administration civile
" auprès des armées en opérations, puis un décret du 2 août les place
sous 1a dépendance " immédiate " du Führer, en tant que Reichsstatthalter.
Bürckel fait son entrée solennelle ä Metz le 21 septembre.
C'est de Sarrebrück qu'il gouverne la circonscription unissant Palatinat,
Sarre et Moselle, qui prend alors le nom de Westmark.
Si les fonctionnaires locaux sont en partie conservés,
tous les postes supérieurs sont occupés par des Allemands, en général
Sarrois ou Palatins, c'est un rattachement total à l'Allemagne qu'on
veut définitif.Mais il n'a jamais été annoncé officiellement ä l'extérieur.L'armistice
de juin n'en fait aucune mention. Le gouvernement de Vichy, multiplie
les protestations.
Parfaitement conscient de l'attachement des Mosellans
à la patrie française, Hitler entreprend donc une substitution autoritaire
de la population.
Joseph Bürckel,
chargé par Hitler de regermaniser la Moselle, il fait expulser 100
000 Mosellans au mois de novembre 1940.
Après la manifestation silencieuse du 15 août 1940 ( les
Messins déposent spontanément un tapis de fleurs tricolore devant la
statue de la Vierge place Saint-Jacques ) , on expédie en zone non occupée
25 000 personnes, Français de l'intérieur ou Mosellans qui ont particulièrement
manifesté leurs convictions patriotiques : dans leur nombre, l'évéque
Mgr Heintz.
Puis c'est l'opération massive de novembre 1940, qui frappe
surtout la région rurale francophone de Metz à Château-Salins.
Les habitants de cette zone sensible sont sommés de "
se déclarer ", par une option entre le renvoi en France ou le transfert
en Pologne annexée et, comme ils ont presque tous choisi la première
réponse, ils sont expulsés par villages entiers.
A Moncourt, un famille est venu de France après 1870,
et était considéré par les allemands comme Volksdeutche et de ce fait
un membre de la famille s'est battu à Verdun, contrairement aux autres
lorrains qui étaient envoyés sur le front russe .
Cette famille prévenu par le douanier voulait rester au
village mais les allemands ont refusé, du coup le père de famille a
rapporté ses décorations de guerre et les leur a jeté à la figure.
A Juvelize, le lendemain de la Toussaint tous les chefs
de famille ont été conviés à une réunion à la mairie pour se décider
rapidement : " ou la France ou rester et devenir allemand sinon la Pologne
! " Le choix était vite fait. Certaines personnes, les " Bauerleiter
" avaient été mis au courant la veille par les fonctionnaires
allemands.
Les habitants de Juvelize furent contraints de gagner
la Haute garonne.
Un seul habitant est resté , un retraité célibataire,
M. Leclerc, qui avait un retraite d'ancien combattant allemand et une
retraite pour des blessures de guerre.
racontée par monsieur Marcel Kugler
Pour les allemands, le problème était vite réglé. Tout
le village sera remplacé par une population de " Volksdeutsche ".
Ces " remplaçants " étaient déjà dans le village, 15 jours
avant l'expulsion. Monsieur Kugler se souvient encore amèrement de ces
jours ; se promenant à vélo dans le village un de ces " Bitscherländer
" lui a " piqué " son vélo tout neuf, en prétextant qu'il ne pouvait
pas l 'emmener avec lui, et qu'il n'en aurait pas besoin là où il allait
!.
Ainsi 60 000 personnes doivent quitter leur domicile dans
un délai de quelques heures, souvent au milieu de la nuit, avec 1 000
francs et 30 kilos de bagages, en laissant sur place tous leurs biens.
Dans les trains qui les mènent à Lyon, ils chantent La
Marseillaise à tue-tête surtout dans les gares, se nourrissant de sandwichs
qu'ils avaient emmené. Ce n'est qu'à Mâcon, première grande ville
en France " libre", qu'un vrai repas leur est servi, avec du vin et
un orchestre joue la Marseille à leur arrivée.
Les dirigeants nazis considèrent en effet ceux qui restent en Lorraine
comme
des Volksdeutsche, de souche allemande.
L'expulsion a dégagé d'un coup 120 000 hectares, qui sont confiés
à 3 000 gérants installés dans les villages vides.
Le village est occupé par des populations allemandes du Meclembourg,
des lorrains du pays de Bitch, Grostenquin et de la main d'oeuvre polonaise
mise au service des fermes allemandes.
Le cas des Lorrains évacués en France cause aux dirigeants nazis quelque
perplexité : sont-ils récupérables ou non?
A l'été de 1940, en même temps qu'on libère les prisonniers de guerre
non officiers originaires du territoire, on pousse au retour les évacués,
avec un réel succès : 180 000 (les deux tiers?) seraient alors rentrés.
Un filtrage strict écarte évidemment les catégories suspectes et indésirables.
Cette population ainsi épurée et renouvelée est soumise â une entreprise
méthodique d'assimilation.
I1 s'agit de germaniser une région disputée depuis plusieurs siècles
entre la culture allemande et la culture française. ". Les communes
reprennent leur désignation de 1914 et on germanise les appellations
françaises qu'avait respectées le Second Reich : Château-Salins devient
ainsi Salzburgen…. Les plaques des rues sont traduites L'enseignement
est donné exclusivement en allemand, des cours obligatoires sont imposés
aux adultes qui ne maîtrisent pas suffisamment la langue, et l'usage
du français, même en privé, est prohibé sous peine de sanctions sévères.
Le changement du droit municipal s'accompagne de la fusion des communes
: Juvelize fait partie de la commune de Lezen ( Ley ).
En ce qui concerne enfin les cultes, c'est dès octobre 1940 qu'a été
prononcée la séparation des Eglises et de l'État, entraînant la suppression
après deux ans du traitement budgétaire des prêtres et des pasteurs,
ainsi que l'élimination de leur influence dans l'école publique : le
régime nazi se montre ainsi beaucoup plus radical que la Troisième République
laïque qui avait maintenu le Concordat en Alsace-Lorraine. (voir l'histoire
du concordat sur le site du diocèse de Metz http://catholique-metz.cef.fr)
Bürckel a expulsé en outre la moitié du clergé, car il y voit une
force irréconciliable, à la fois anti-allemande et antinazie.
A Juvelize, l'abbé Fiacre a célébré la messe en français, jusqu'au
départ. La mesure aux conséquences les plus tragiques est l'introduction
de l'obligation militaire dans les trois territoires annexés.
Après l'étape préparatoire du service du travail, qui comporte déjà
un serment solennel de fidélité au Führer, l'appel dans la Wehrmacht
est décidé en août 1942 pour satisfaire un besoin pressant de renforts.
L'appétit de l'Allemagne nationale-socialiste va certes bien au-delà
de la restauration de la frontière de 1871. Dans ses visées impérialistes,
Hitler veut étendre le Reich jusqu'à l'Argonne, limite occidentale du
Saint-Empire au Moyen Age.

le département de la Moselle de 1918.
La nouvelle occupation est suivie d'une nouveau style de maison 1940.
La main-d'œuvre abondante est constituée d'anciens exploitants, tolérés
comme salariés, de quelques prisonniers de guerre et surtout de plusieurs
milliers de Polonais, transférés de la région de Lodz et entassés avec
leurs familles dans un hébergement sommaire et surpeuplé.
à suivre...
Une célébre bataille de chars en septembre
1944, la deuxième plus grande bataille de chars en France, après
Avranches en Normandie de déroule à Arracourt et à
Juvelize. Elle est plus connue sous le nom de bataille
d'Arracourt. Ce deux batailles furent livrées par
la 3ème Armée du Général Patton
Bataille de chars entre le 654th Bataillon de chars de la 4ème Division
blindée avec les 111ème et 113ème brigades de Panzer de
5ème Panzer Armee. Retrouvez sur ce site : http://www.battletanks.com/
les photos des matériels utilisés par les armées
US et Allemande.
En rouge l'offensive allemande (trouvée sur -
http://users.tpg.com.au/mmjm/rof16.pdf - cliquez
sur la carte)
Les troupes blindés allemandes partirent au matin du 22 septembre
de Blanche Eglise.
La 111ème Panzer Brigade attaqua au nord du village de Juvelize
sous un épais brouillard qui assurait aux troupes allemandes
une bonne protection contre les chasseurs bombardiers américains.
Les Allemands mettent à mal le 42ème Cavaly Squadron,
mais l'intervention du 704ème Tank Destroyer Battalion permet
de rétablir la situation.
Un peu plus tard le soleil fit son apparition, chassant le brouillard,
ce qui permit l'intervention des avions du XIXème Tactical Air
Command.
Les Américain reprirent alors la colline des Trois Croix
avec le soutien de l'artillerie et des chasseurs bombardiers P 47. Ils
décimèrent la 111ème Panzer Brigade et son chef,
le Général Bronsart von Schellendorf fut mortellement
blessé près des Trois Croix.
Cette attaque allemande, dont l'objectif était Moyenvic,
se termina en désastre. Il ne restait plus à cette division
que 7 chars et 80 hommes en état de combattre. Le colonel von
Seckendorf, commandant la 113ème Panzer Brigade sera tué
le lendemain par un P-47 alors qu'il se rendait de Lagarde à
Xures.
Le 25 septembre de dures combats opposeront à nouveau les
forces allemandes et les troupes US.
La PANZER BRIGADE 113 :
Formée le 4 Septembre 1944 sur la Truppenübungsplatz Grafenwöhr.
Elle est constituée d'un Panzer Regimentt. créé avec les Pz.Abteilung
2113 et I./Pz.Regiment.130, Pz.Grenadier.Division. 2113 et d'unités
supports toutes numérotées en 2113 (avec une Kompanie de 10 Stug. III).
Pendant son acheminement vers le front elle perd beaucoup de véhicules
suite à d'incessantes attaques aériennes...
Elle combat en Lorraine le 18 septembre 1944 à Lunéville Arracourt
Juvelize , y est détruite en partie.
Le 1er octobre 1944 elle est considérée comme dissoute, les restes
de la Pz.Abt.2113 vont à la Pz.Abt.115 de la 15° Pz.
Consécutivement à la pause d'octobre, les troupes américaine
quitterons le village et le même jour, dès le 26, il sera
réinvestit par les troupes allemandes !
Création
de site internet - Création
CreaMode - Création
de Sites Web
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