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tiger l'osmose JUVELIZEtiger l'osmose










	

 

Histoire du village

d'après les recherches de Richard Bednarek .

Merci de contactez bedryszard@yahoo.fr pour toutes infos ou renseignements complémentaires

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Le village est probablement apparu, peu après les créations des villages de Vic sur Seille, Moyenvic, et surtout Marsal.

Des vestiges d'habitat gallo-romain semblent apparaitre en lisière du lieu-dit du "Bois des Corres" mais ne n'ont pas encore été exploités.

La production du sel avait besoin de bois de chauffage et de ce fait, les hauteurs de Juvelize ont rapidement été déboisées.

Le nom de Juvelise ( vulgairement appelé Jevelize ) est apparue sous le terme d'" alodium de Giverlize " en 1160 dans un cartulaire de l'abbaye de Salival.

Un acte de 1189 fait mention d'un chevalier de Gilloncourt, nommé Wilhelm , qui porte donation à l'abbaye prémontrée de Salival d'un alleu proche de Juvelize.

(alleu : domaine héréditaire conservé en toute propriété, libre et franc)

Ce personnage a peut-être été le premier ou l'un des premiers chevaliers du Temple de Gélucourt ...

L'Ordre du Temple s'implante à Gélucourt , proche de Dieuze et y est gratifié de libéralités du duc Thiébaut I. voir le site de Gélucourt

Il semble bien que la maison de Templiers ait été à l'origine de la localité dont l'église-mère était alors à Dieuze , et qui reçut le vocable de Gilloncourt .

" L'abbaye possédait un alleu à Giverlize..."

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Juvelize prend le nom de Giverlize en 1273 comme en atteste un parchemin cité dans le document suivant:

"Lettres des leux et des estais de la mairie de Marsal et des appendices ".
ANAL. J. DE PANGE - Catalogue des actes de Ferri III, duc de Lorraine.

et dont nous vous invitons à voir un fac-similé

Dans ce parchemin, les chevaliers, écuyers, maires, échevin et commune de Marsal établissent la liste des biens et domaines de la mairie de Marsal, dont ils ont convenu de laisser les revenus au duc Ferry ( III ) de Lorraine.

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Le nom du village changera de nombreuse fois au cours des siècles et des années. A différentes époques comme en 1476 il prend le nom de Gevelize ; en 1524 de Jevelize ; en 1553 de Gevelise; en 1594 de Gevelize alias Gerskirch ; en 1616 de Geverlize "et sur la carte de Cassini Jevelise:

On voit déjà sur cette carte les 3 croix

Les trois croix sont plus petites qu'à l'origine, surtout celle du milieu.

Avec les différentes réparations, dues à l'usure du temps et aux déprédations, un bout manque d'environ 20 cm.

Sous la Croix centrale on peut lire :

" CES CROIX FURENT ERIGEES PAR GERMAIN BONNEVAL RENVERSEES PAR LA REVOLUTION PAR LA PIETE DE M*. AGTE BONNEVAL AU VŒU DE SES PIEUX PARENTS "

*Il s'agit de Marie Agathe BONNEVAL

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De 1618 à 1648 la Guerre de Trente ans fit de nombreux ravages et un grand nombre de villages lorrains furent pillés et rasés.

On peut lire dans l'Histoire de France de Henri MARTIN de 1862 parlant de cette époque :

"La terreure régnait parmi les princes de la Ligue Catholique, les uns déjà dépouillés, les autre sur le point de l'être...

Le roi (Louis XIII) et le cardinal (Richelieu), qui séjournaient depuis quelques semaines en Champagne, partirent le 10 décembre 1631, de Chateau Thierri pour Metz, après avoir confié au comte de Soissons le commandement de Paris et des provinces du Nord et envoyé au Maréchal de La Force, qui commandait l'armée d'observation réunie en Champagne, l'ordre d'aller reprendre Vic et Moyenvic, place dépendantes de l'évéché de Metz, qui avaient été occupées l'année précédente, par des détachements impériaux, d'après des instigations du duc de Lorraine...

Le duc Charles se se jugea perdu s'il n'obtenait a tout prix le pardon et le patronnage de la France : encouragé par son amie Madame de Chevreuse, alors réconciliée avec Richelieu, il vint trouver le roi à Metz, le 26 décembre 1631, reconnut ses torts et se mit à la merci de Louis.

Richelieu conseilla au roi une clémence qui devait donner à la France le droit de prêcher la modération au vainqueur de Leipzig.

On pardonna toutefois au Lorrain qu'à des conditions qui le firent descendre du rang de prince souverain à celui de simple vassal.

Par traité signé à Vic, le 6 janvier 1632, Charles de Lorraine se départit de toutes intelligences avec l'empereur d'Espagne, promit de ne plus contracter aucune alliance sans le consentement du roi, s'obligea non-seulement à renvoyer de ses états les ennemis et les sujets rebelles du roi, et à y recevoir dorenavant ni Monsieur ni la reine mère, mais encore à souffrir que dorenavant les gens du roi arrêtassent dans ses Etats les Français accusés de lèse-majesté.

Il promit de livrer passage sur ses terres aux armées françaises qui marchaient vers l'Allemagne et de joindre ses forces à celles du roi; il livra enfin au roi pour trois ans, Marsal, sa plus forte place."

En été 1635 :

"La vieille affection des Lorrains pour la maison ducale et les brillantes qualités qui s'associaent chez le duc Charles IV à tant de défauts et de vices, exerçaient une sorte de fascination sur la multitude.

Les petites villes sans garnisons et les chateaux se révoltaient en faveur de Charles : les paysans faisaient la petite guerre dans les bois et les rocheres des Vosges ou servaient d'espions aux gens du duc..."

En janvier 1641 :

"... arriva au Louvre un personnage qu'on dut être bien étonné d'y voir : ce n'était rien de moins que le duc Charles IV de lorraine, cet implacable et malheureux ennemi de la France.

Le duc Charles fut reçu avec bienveillance; on lui accorda la restitution des duchés de Lorraine et de Bar, sans rappeler l'abdication qui lui était échappée au profit de son frère, dans un instant de desespoir; mais on stipula que Clermont en Argonne, Stenai, Dun et Jamets appartiendraient définitivement à la France; que Nanci resterait à la France jusqu'à la fin de la guerre et serait démentelé, s'il plaisait au roi : que les fortifications de Marsal seraient rasées...."

Juvelize échappa à ces exactions mais un village nommé Hublange, situé sur les bans de Juvelize, Gueblange lès Dieuze et Blanche Eglise n'eut pas le même sort et fût détruit.

Juvelize fût réuni à la France en 1661.

Village du Saulnois dans la châtellenie de Marsal.

(voir l'arreté du Roi du 23 mai 1680 en cliquant ci-dessus)

On en retrouve la trace du village détruit de Hublange sur un document relatant :

"La contestation sur la levée de la dîme sur le ban de Hublange dépendant de la Seigneurie de Juvelize." ( série E 358ED1S1- Archives Saint Julien les Metz.)

voir le document

Les terres ayant été certainement partagées entre Juvelize, Marsal et Blanche Eglise, des querelles entre les villages survenaient au momment du prélévement de la dîme.

Il reste dans le village des vestiges des installations servant à stocker les produits de la dîme.

la "cave de la Dîme"

Juvelize fût aussi visité par la Reine de France le 20 Aout 1725 après son mariage célébré à Strasbourg

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Nous sommes alors à la veille de la Révolution et lors des Etats Généraux de 1789, Jevelize a aussi son cahier de doléances !

A la Révolution apparaît le nom Juvelize .

Le nom de Juvelize est durant cette période, dans bon nombres de documents, associé a Germain BONNEVAL régicide, qui vota la mort du roi.

Richard Bednarek, a qui nous devons cette étude historique du village, a longuement étudié la famille BONNEVAL et nous révéle les deux Germain BONNEVAL :

Germain BONNEVAL - Père (1705-1766)

Germain BONNEVAL - Fils .(1738-1815)

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Le nom des Bonneval est encore à ce jour associé dans le village à une idée de "bienfaiteur".

· Une tradition, une coutume, existe à Juvelize qui consiste à doter d'un minimum de terres tout nouvel habitant sur le ban de la commune

- tous les habitants du village avaient 80 ares de terres ; dont au moins 20 ares de prés et 2 ares de prairies - ( selon monsieur Haffner Gabriel, et confirmé par d'autres personnes ), facilitant ainsi son installation ; ce qui par le passé, a permis, à Juvelize, de maintenir sa population aux environs de 400 habitants.

" tout ménage avait un lopin de terre de 1 ha , 80 ares, cela dépendait du nombre des habitants ; ces biens provenaient de la famille BONNEVAL " ?.

· La dotation - sur le parc communal - serait elle une donation de la famille BONNEVAL?

Les communaux : Biens appartenant en indivision à l'ensemble des habitants d'un village ou sur lesquels les habitants ont un droit d'usage : pâture, coupe de bois de feu, par exemple.

Ces biens communaux étaient utiles particulièrement aux paysans pauvres.

1) Est-ce que les deux dotations seraient des donations BONNEVAL?

2) Est-ce que ces biens seraient les restes du ban d'une commune disparue " Hublingen " (ou Hublange) située entre Blanche Eglise , Guéblange-les-Dieuze et la ferme Bourrache ? Il semblerait que oui !

(voir texte de la perception de la dîme sur le ban d'Hublange)

3) Est-ce que ces biens seraient les restes des biens confisqués à une noblesse locale, lors de la Révolution française ?

. La construction de l'église Saint GERMAIN de Juvelize pourrait avoir été subventionnée par Germain Bonneval Père .

L'église a été érigée en 1750, à cette époque Germain Bonneval Père était âgé de quarante cinq ans.

Il était alors marié avec Catherine Chenet, et surtout... il était riche.

L'église aurait été consacrée à Saint Germain comme le Patron de son généreux donateur ?

Autant de questions pour lesquelles nous n'avons pas de réponses pour le moment, mais qui en trouverons peut être grace à vous !

A suivre...

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Pendant les occupations Juvelize devient Geistkirchen.

l'épopée Napoléonienne et la guerre de 1870

A suivre...

De 1870 à 1914 :

Le village est fortifié par une ligne de casemates allant des hauteurs de Donnelay jusqu'à Marsal en passant par les Trois Croix.

Les Trois Croix constitues un point stratégique important avec un système de galeries assez profondes et certains "anciens" aujourd'hui disparus affirmant l'existance d'un hopital de campagne enterré !

Un petit train, reliant Dieuze à Ley par Blanche Eglise et par Juvelize, transporte des obus de tous calibres pour alimenter les premières lignes du front de 1914 à 1918. (voir dans les documents)

De même la route de Dieuze est bordée de casemates.

JUVELIZE ET LES TROIS DERNIERES GUERRES

Le canton de Vic sur Seille a payé un lourd tribut aux différentes guerres :

  • à la guerre franco-prussienne de 1870,
  • à la guerre mondiale de 1914 - 1918 ,
  • à la guerre mondiale de 1939 - 1945 .

Il en est de même pour notre commune de Juvelize : Juvelize a vu sa population chuter de 45% , entre 1936 et 1946 !

Avant guerre les familles de Juvelize comptaient souvent des familles nombreuses , mais ce n'est plus le cas actuellement .

Les dommages matériels subis par la commune de Juvelize étaient très importants.

Lors de l'estimation des dommages, à la fin de la guerre,dans les années 1945-47, les communes les plus touchées étaient pour le canton de Vic sur Seille :

Xanrey , Bezange la Petite et Juvelize .

Il vaut mieux parler de communes sinistrées .

Pourcentage de destruction affectant la taxe foncière sur la propriété bâtie en % :

Xanrey

Bezange la Petite

Juvelize

Fresnes en Saulnois

Ley

Moyenvic

Virming

99%

95%

64%

67%

64%

59%

54%

les autre communes étaient en dessous des 50%.

Ainsi s'établissent les pertes de population pour les période des tois guerres.

Canton de

Vic s/Seille

perte
%
Juvelize
perte
%
1861 :10 518    
394
   
1870
-1 705
- 16.21%
 
-61
- 15.48%
1875 : 8 813    
333
   
1910 : 6 816    
267
   

1914

1918

-1 135
- 16.65%
 
-25
- 9.36%
1921 : 5 681    
242
   
1936 : 4983    
200
   

1939

1945

-1012
-20.30%
 
-90
-45.00%
1946 : 3971    
110
   

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la Grande Guerre 1914 - 1918

En août 1914 :

Les troupes françaises attaquent les troupes prussiennes en direction de Dieuze et Morhange, et lors de leur retraite, la ligne "Juvelize-Donnelay" est désignée par le Général Foch comme position de défense devant permettre le regroupement des troupes françaises devant Nancy.

Juvelize, à l'aller comme au retour, subit de gros dégâts. Le clocher est une cible idéale pour régler le tir de l'artillerie, ainsi que les ormes du calvaire et les Trois Croix.

En 1939 les aérostiers français prennent à nouveau position à Juvelize et en juin 1940 le village deviendra à nouveau la ligne de défense lors de la retraite des troupes françaises. Ces combats d'arrière garde sont d'abord menés par l'armée française puis par l'armée polonaise du Général Duch.

A suivre ...

et

la reconquète de l'Alsace - Lorraine

A suivre...

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Il nous parait bon de retracer les événements principaux qui précédèrent

la seconde Guerre Mondiale

et qui eurent leurs répercussion en Moselle.
( voir aussi annexe - nombreux documents photos)

1925:

Pacte de Locarno : les frontières de l'Allemagne avec la France et la Belgique ainsi que la zone démilitarisée sont garanties par les trois puissances intéressées .

L'Allemagne reconnaît à la France l'Alsace et la Lorraine .

30 juin 1930 la France évacue la Rhénanie

1933 :

Percée de la gauche au Pays Haut : François de Wendel, réélu de justesse l'année précédente, opte pour le Sénat ; son siège à Briey est conquis par le républicain socialiste Philippe Serre, brillant avocat parisien, disciple de Marc Sangnier. Cette percée d la gauche au Pays Haut, faite au détriment d'un patronat traditionnel, s'opère au profit d'une opposition rassurante par ses attaches catholiques.

mars 1936 :

Réoccupation de la Rhénanie démilitarisée.

Pour les Alsaciens-Lorrains, la zone de guerre est à nouveau à ses portes ; il n'y pas de doutes, ils seront encore en première ligne !

4 juin 1936 :

Ministère Blum et élections législatives du " Front populaire "

La gauche a six élus en Lorraine dont trois brillants avocats parisiens : Philippe Serre, Georges Izard et Jean Leroy. A Verdun, le siège est conservé par le radical Thiébaut qui avait déjà gagné les Municipales en mai 1935.

13 mars 1937 : création d'unités de garde frontaliers en France

1 mai 1937 :

mise en place d'un Plan d'évacuation particulier à la zone frontière de la 20° Région Militaire , remplaçant celui du 20 décembre 1935

L'alerte de septembre 1938 :

La grande manœuvre par excellence fut la mobilisation partielle au moment de l'entrevue de Munich. On maintint sous les drapeaux le contingent libérable, on rappela les disponibles, les frontaliers, puis certains réservistes.

Comme on croyait jusque là à la paix et qu'on n'avait fait que des exercices de cadres, l'arrivée brusque des rappelés n'avait pas été prévue dans les moindres détails.

Jacques Chaban-Delmas qui faisait alors son service militaire sur la ligne Maginot à Bitche, en garda un souvenir amusé :

" Ce fut une pagaille invraisemblable…personne ne savait qui était qui…les meilleurs officiers étaient impuissants à endiguer le désordre qui déferlait…je fus expédié en forêt entre deux ouvrages …sans ravitaillement, sans protection contre le froid déjà vif, sur le qui-vive jour et nuit… "

" La Ligne Maginot aquatique "de Paul Marque. Editions Pierron.

Au début de l'année 1939 :

le ministre de l'intérieur Sarraut signe une nouvelle instruction de sauvegarde.

Cette instruction rappelle les zones à évacuer .

La Moselle avait comme départements d'hébergement provisoire :

l' Aube et la Haute-Marne

et comme départements de correspondance :

la Charente Intérieure .

Les itinéraires d'évacuation étaient fixés à partir des points de première destination jusqu'au département d'hébergement en passant respectivement par les centres de recueil d'Arracourt , de Bourdonnay et d'Azoudange .

19 mai 1939 :

si on est parvenu à un accord politique global en raison des revendications polonaises sur Dantzig ( Gdansk) néanmoins , Gamelin, en sa qualité de chef d'état-major de la Défense Nationale, avait signé avec le Général Kasprzycki, ministre de la Guerre polonais, une convention qui, en cas d'invasion de la Pologne par l'Allemagne, engageait la France à intervenir rapidement :

  • Au troisième jour, par " des actions offensives à objectif limité " ;
  • douze plus tard par " une action offensive avec le gros des forces "

Dans ce but a été mis sur pied un plan - " l'hypothèse Sarre "- objet d'une instruction du 22 juillet 1939.

Cette hypothèse Sarre prévoyait une offensive entre la forêt de la Warndt et la rivière Sarre en direction de Sarrebruck.

22 mai 1939 le pacte d'acier est signé (Italie Allemagne )

23 août 1939 signature du pacte de non-agression germano-russe Evacuation

26 août 1939 :

mise en place d'un service d'accueil des réfugiés en gare d'Angoulême et ouverture du droit de réquisition.

Ce jour-là un premier train sanitaire de 29 wagons entrait en gare d'Angoulême avec 780 personnes : malades vieillards femmes enceintes ...

L'évacuation n'est pas encore déclarée officiellement , mais elle a commencée .

Dès le 30 août 1939 :

les autorités préfectorales envisagent l'évacuation de la zone rouge, devenue le no-mans'land opérationnel.

Elle fut effectuée sur ordre militaire après la mobilisation générale le 1er septembre à partir de 19 heures et se prolongea jusqu'au 3 septembre.

Au total 214 communes sur 764.

Inversement 550 communes n'avaient pas été évacuées dont 132 communes de Château Salins…

Il avait été prévu d'évacuer :

75 autres communes de la zone arrière de la ligne Maginot dont 10 de l'arrondissement de Château Salins:

Albestroff, Francaltroff, Givrycourt, Honskirch, Insming, Léning, Montdidier, Munster, Réning, et Vittersbourg.

Le repliement des habitants du pays de Bitche derrière la ligne Maginot.

Les évacués du Pays de Bitche furent dirigés sur les régions de Phalsbourg, Lutzelbourg, Gondrexange et Avricourt, Azoudange, Héming.

L'ordre d'évacuation arriva le 1er septembre à 15 heures pour être exécuté à 17 heures pour les 4469 civils de Bitche. Il fut annoncé par sirènes et son de cloches.

La plus grande partie de la population gagna à pied et en voitures la région de Phalsbourg. Ils prirent ensuite la direction du département de la Charente.

Le repliement des habitants des régions de Sarreguemines, Sarralbe et Puttelange.

Ces habitants furent dirigés sur Azoudange, Bourdonnay, Hampont, Avricourt, Emberménil et Einville. Ils furent répartis dans une quinzaine de localités comme Azoudange, Bourdonnay, Bezange la Petite, Donnelay, Gélucourt, Guéblange-les-Dieuze, Juvelize, Ley, Lezey, Moncourt, Moussey, Maizières les Vic, Mulcey, Ommeray, Tarquimpol, et Xanrey.

Les habitants de Welferding arrivèrent à Vannecourt et à Hampont puis partirent en Charente. Neunkirch fut évacué sur Sarre-Union, Fénétrange, Blanche-Eglise, …

Le repliement des habitants de la région de Forbach derrière la ligne Maginot.

Le repliement des habitants des régions de Hampont, Delme, Nomeny, et Pont à Mousson.

Le repliement des habitants de la région de Stiring-Wendel .

Ils étaient évacués à Landroff et gagnèrent à pied sous une chaleur accablante Delme à 20 km de distance.

Le repliement des habitants de la région de Bitche en Charente et Charente Maritime par les gares de Lutzelbourg, Phalsbourg, et Réchicourt le Château

L'attaque foudroyante de l'armée allemande déclencha le 10 mai 1940 une deuxième vague d'évacuation qui toutefois, grâce à la densité du réseau ferroviaire et des mesures rapides des autorités tant civiles que militaires, put être effectuée dans un calme relatif.

Les arrondissements de Metz-Campagne, Château Salins et Forbach subirent ces évacuations.

-oOo-

Septembre 1939 : L'exode commence pour les habitants de ligne de front !

1 septembre 1939 à 5 heures 45 :

l'Allemagne a envahi la Pologne .

à 13 heures 39 un télégramme annonce aux Préfets :

" J'ai l'honneur de vous informer que déclenchement évacuation zone avant Moselle , Bas-Rhin , Haut-Rhin .

Prenez dispositions nécessaires sans-délai. Indre et Landes doivent prendre dispositions pour recueillir ultérieurement trop plein ainsi qu'il est prévu par télégramme 21 août dernier "

3 septembre 1939 :

déclaration de guerre de la France à l'Allemagne à 16 h, après la déclaration de guerre de l'Angleterre, à 11 h.

 

5 millions de Français sont mobilisés.

On manque de vareuses et de couvertures, mais on a un demi litre de vin rouge par jour.

A l'étonnement des soldats on ne se bat pas ! On s'observe, on tue ….le temps.

Un correspondant aux armées, Roland Dorgelès trouve un nom à cette situation sans précédent : " La Drôle de Guerre ".

On a appelé cette période la " drôle de guerre ", et cela dans toutes les langues, " funny war " en anglais, " Komische Krieg " en allemand.

 

Nouvelle instruction, alors que la guerre vient d'être déclarée à l'Allemagne :

" Notre devoir d'allié nous impose de commencer nos actions au-delà de la frontière…En l'état actuel de notre concentration, il ne pourra s'agir que de reconnaissances et de coups de main "

Nous sommes loin des engagements pris à l'égard de la Pologne qui, selon Gamelin, avait les moyens de résister " au moins six mois " à l'invasion de l'Allemagne ( Hitler avait dit qu'elle serait vaincue en trois semaines ; les Polonais tinrent vingt-huit jours ).

Le préfet de Charente informe le colonel Scherrer que le préfet de la Moselle a dirigé sur le département de Charente :

  • à 12 heures 19 un train de 800 personnes
  • à 16 heures 40 un train de 4 000 personnes à 18 heures 30 un train de 600 personnes
  • à 18 heures 45 un train de 1 000 personnes

C'est ainsi que 21 000 mineurs du bassin houiller mosellan sont transférés vers d'autres régions minières françaises : Pas de Calais, Loire, Saône et Loire et Tarn.

Ainsi commence pour la Moselle la deuxième Guerre Mondiale !

La drôle de guerre : (voir aussi annexe avec les photos)

Combien de temps va durer cette évacuation ! on n'en sait rien !

Des usages et des abus inévitables sont commis par les troupes malgré de nombreux rappels , les villages livrés aux soldats sont souvent pillés .

C'est ainsi que de nombreux Mosellans commencèrent leur pérégrinations aux quatre coins de la France .

Sur un total de 700 000 Mosellans , 302 700 habitants de Forbach , Boulay , Sarreguemines , Thionville durent quitter tout leur bien , maison , terres , bétail , ne pouvant emporter que 30 Kg de bagages !

Ils furent diriger sur les départements suivants :

Charente-Maritime , Vienne , Haute-Vienne , Dordogne , Charente , L'Aube , la Haute-Marne ;

les mineurs du Bassin houiller de Stiring Wendel , de Petite-Rosselle , vers les mines de Saint Etienne , d'Alès de Monceaux les Mines ou encore dans le Nord et le Pas de Calais , s'ils avaient de la famille dans ces régions .

Le préfet de Charente rappelle les mesures à mettre en oeuvre pour l'accueil des réfugiés .

" il est un devoir pour nous tous de faire oublier aux habitants de la Moselle qu'ils ont dû quitter leur biens , leurs familles et leurs terres "

7 septembre 1939

le préfet de la Moselle renseigne son collègue sur de nouveaux départs de train à partir de Bourdonnay , d'Azoudange , de Hampont et de Phalsbourg .

8 septembre 1939

la IV° armée française commence à progresser vers la Sarre ; six divisions françaises pénètrent en territoire allemand entre Bitche et Sarreguemines, sans grande difficulté !

9 septembre 1939

la IV° armée française est en contact avec la Ligne Siegfried, qui ne peut en aucune façon être comparée avec notre ligne Maginot.

" La grande forêt de la Warndt, à l'ouest de Forbach, est en majeure partie entre nos mains. Elle a été trouvée remplie de destructions et de pièges de toutes sortes ".

Ces fameux " pièges à cons " passés depuis dans le vocabulaire militaire français.

Nos troupes n'y rencontrent pas âme qui vive, mais tout est miné…

10 septembre 1939

48 790 réfugiés sont arrivés en Charente sur les 85 000 qui seront accueillis au total. Cependant le ministre de l'intérieur attire l'attention du préfet de Charente sur la tendance que pourraient avoir les habitants sur l'origine des Alsaciens Lorrains évacués qui s'expriment dans leur dialecte local .(voir document)

Dans la période du 4 au 17 septembre 1939, 70 862 réfugiés sont arrivés par train successifs de 1 200 à 1 400 personnes.

A partir du 17 septembre on peut considérer que l'opération d'évacuation est terminée.

De l'avis unanime des maires des communes accueillantes et des communes accueillies , la proportion de moitié de la population locale pour le nombre des évacués recueillis est un Maximum .

Par la suite, la réception de l'arrondissement de Château Salins , 33 000 habitants semblait encore possible.

14 septembre 1939

La France a 120 divisions mobilisés dont 90 sur le front occidental, le long de la ligne Maginot et de ses prolongements.

Au début de la guerre l'Angleterre a envoyé 3 divisions ; au mois de mai il y en aura 10 ; mais jusqu'au 10 mai il n'y a pas de combats, simplement quelques escarmouches quelques petits échanges d'artillerie, quelques patrouilles, mais le plus souvent le communiqué que l'on publie quotidiennement répète la même phrase :

" rien à signaler ".

Il y a eu cependant un communiqué où l'on annonçait que nous avions fait 1 prisonnier, l'événement paraissait tellement remarquable que l'on avait pensé devoir le mentionner ; à ce rythme là il aurait fallu un certain temps pour anéantir l'armée allemande !

Une ligne de crête dominant la ligne Siegfried a été atteinte à 8 km en profondeur sur le territoire sarrois. On devra se contenter de ce succès limité !

Au procès de Nuremberg, le Maréchal Keitel chef de l'O.K.W. déclara :

" Nous autres soldats, attendions toujours une attaque pendant la campagne de Pologne et nous fûmes très surpris que rien ne se produisit… Une attaque française n'aurait rencontré qu'un écran dans le dispositif allemand, non une véritable résistance… ".

En dehors des " duels d'artillerie " et des " activités de patrouille ", il ne se passera rien sur le front de la Moselle avant le 14 juin 1940.

19 septembre 1939

Les personnes évacuées sont souvent exploitées par leurs hôtes au point que le préfet est obligé d'intervenir :

" car certains de nos agriculteurs commencent à exploiter la détresse des réfugiés. Ils les logent , ils les nourrissent mais ne les rétribuent pas ou si peu "

L'effondrement polonais soulage les chefs français :

la soi-disant offensive de la Sarre - en fait une vraie comédie - peut s'arrêter.

Les troupes se replieront en octobre à l'abri des canons de la ligne Maginot, après avoir coupé les ponts.

Photos : pont de Sarreguemines.

Gamelin a opté pour un stricte défensive . Cette attitude - logique, vu l'impréparation du pays - désoriente néanmoins nombre de combattants.

Pourquoi être entré en guerre pour la Pologne si nous la laissons écraser sans broncher ?

En mars 1940, quand les anglais s'apprêteront à miner les eaux du Rhin, Daladier refusera. Motif : les représailles gêneraient l'effort de réarmement !

Figure 3: Hitler parade à Varsovie

1 octobre 1939

la X° Division allemande entre à Varsovie

16 octobre 1939

les troupes françaises abandonnent Forbach.

14 janvier 1940

La III° Armée est mise en alerte. Gamelin craint une attaque allemande !

26 janvier 1940

Le colonel De Gaulle cherche à convaincre que la ligne Maginot n’est pas invulnérable .

20 mars 1940 : chute de Daladier , Paul Reynaud lui succède

17 avril 1940 :

rappel de l’interdiction de se rendre dans la zone des Armées Le gouvernement envisage l’évacuation de la partie arrière de la zone frontalière

10 mai 1940 à 1 heure du matin :

les Allemands attaquent à l’ouest par la Hollande , la Belgique et le Luxembourg. La France est bombardée: lignes de chemin de fer , usines aérodromes ...

13 mai 1940 : l’armée allemande franchit la Meuse à Sedan

15 mai 1940 : les armées allemandes réussissent leur percée

16 mai 1940 : le front français est rompu

19 mai 1940 : Gamelin est limogé Weygand est rappelé de Syrie

27 mai 1940 : évacuation des troupes britanniques à Dunkerque

28 mai 1940 : la Belgique capitule

Le 9 juin 1940 :

L'offensive allemande contre le Groupe d'Armées de l'est : le Groupe d'Armées von Rundstedt avec en fer de lance le Groupement blindé Guderian attaque en Argonne et perce le front tenu par les 4e et 2e Armées françaises.

Il pénètre alors rapidement en Champagne. Langres est dépassé le 15 juin. Guderian bouscule la 8e Armée du général Laure et atteint la frontière suisse le 18 juin, la route du sud est coupée.

11 juin 1940 :

le gouvernement français déclare Paris ville ouverte .L ‘annonce de cette décision provoque le départ massif des Parisiens et des réfugiés qui veulent échapper aux allemands .

L’exode , pour beaucoup, se fera à pied .

Les couples s’en iront vers leur triste et souvent tragique aventure avec leurs enfants en bas âge et leurs pauvres trésors entassés parfois dans des landaus ou sur leur bicyclette.

Les belges , les habitants du nord de la France se dirigent tous vers la Loire pour échapper à l’occupant , gardant encore en mémoire la précédente occupation de 1914/18 .

Le 13 juin 1940 :

Les défenses des méandres de la Meuse n'ont toutefois pas empêché le 41" Corps blindé allemand du général Reinhardt de franchir la Meuse à Monthermé dans le même temps que le 39 ème Corps blindé allemand.

14 juin 1940 :

avant de partir de Tours , le gouvernement a ordonné à tous les préfets des régions du sud de la Loire de ne plus tolérer d’exode et d’arrêter la masse croissante des réfugiés . Ordre bien impossible à faire respecter !

14 juin 1940 :

les allemands entrent dans Paris . Le lendemain , Guderian atteint l’axe Gray-Besançon . Les 400 000 hommes qui sont en Lorraine et en Alsace , dont 22 000 défenseurs de la Maginot sont encerclés.

Le Groupe d'Armées von Leeb lance une première attaque dans la trouée de la Sarre. La 1ère Armée du général von Witzleben forte de 9 divisions de première ligne et d'une importante artillerie tente de percer la Ligne Maginot entre Sarreguemines et Saint-Avold. C'est un échec mais les troupes de forteresse évacuent sur ordre leurs positions pendant la nuit du 14 au 15.

Toutes les troupes du Nord-Est font mouvement vers le sud pour tenter d'échapper au piège qui se referme sur elles. La première Armée allemande pénètre en Lorraine dès le 15 au matin. Dans le même temps la 7e Armée allemande franchit le Rhin dans la région de Colmar, les troupes françaises ayant évacué la plaine d'Alsace. C'est maintenant pour le gros des troupes françaises une course vers le sud qui va durer jusqu'au 20 juin, avant la reddition du 22 Juin.

15 juin 1940 :

Verdun et Bar occupés : les Allemands entrent à Verdun et à Barle Duc totalement évacuées de leurs habitants.

17 juin 1940 :

Le message radiophonique dans lequel le maréchal Pétain annonce que la France envisage de demander un armistice achève de désorienter les derniers combattants !

L’armée allemande pénètre à Metz.

18 juin 1940 :

Entrée de la Wehrmacht à Nancy.

De Gaulle appelle de Londres les français à l'y rejoindre pour continuer le combat.

21 juin 1940

L’armistice est signé, mais, dès le 18 juin, dans certains secteurs, des unités allemandes, arborant le drapeau blanc, se font livrer, sans coup férir, par les français les positions qu’ils tiennent .

Juvelize, derrière la ligne Maginot, a échappé au début de la guerre et ce n’est que le 14 juin 1940 que les « stukas » allemands ont commencé à bombarder la ligne Maginot en particulier le secteur de la Sarre ..

Le PC du général Hubert se trouve à Vic sur Seille .

Le 13 juin à 17 heures le général Echard , de la 52° DI et le général Bronislaw Duch , de la division de Grenadiers polonais apprennent du général Hubert l'ordre de décrocher le 14 juin à partir de 21 heures .

Le 12 juin en fin d'après midi , les trois Corps d'armées allemands en ligne devant la trouée de la Sarre ont reçu le message : " Planspiel 3 :14 juin à 7 heures "

Cela signifie que l'offensive de la 1ère Armée du Général von Witzleben , entre Sarreguemines et Saint-Avold , le point le plus faible du dispositif , est fixée au 14 juin à 7 heures .

L'opération a reçu le nom de code de TIGER et va bénéficier d'un appui d'artillerie unique dans l'histoire de la campagne de 1939/40 soit plus d'un millier de canons avec l'appui de l'aviation allemande :des Stukas des Messerschmidt 109 et 110 et des Heinkel III !

En ce qui concerne les forces aériennes françaises, le Secteur de la Sarre n'avait pas d'aviation organique. Seul le 20e corps disposait d'un groupe aérien d'observation ( G.A.O. ) basé sur le terrain de Delme et utilisant celui de Morhange, en attendant la remise en état de terrains utilisés provisoirement pendant la Grande Guerre, comme le Champ de Mars de Vergaville, et d'autres à Juvelize, Marimont, Thal-les-Drulingen, Diane-Capelle.

L'attaque allemande commença par des bombardements : l'artillerie ouvrira le feu à 6 h 30 avec un triple but : faire des brèches, détruire les moyens de communication, détruire l'artillerie française.

Vers 8 h les Stukas attaquent à leurs tours .L'infanterie attaqua vers 8 h 30 !

A son PC de Vic sur Seille , le général Hubert a été tenu au courant heure par heure de l'attaque et se montrait satisfait de ses troupes et de leur résistance .

Pour la première fois depuis le début de la campagne , l'armée française a brisé une attaque de grande envergure .

Ce succès est tempéré par la chute de Paris et l'ordre de repli général donné par Weygand .

Par instruction personnelle et secrète Weygand avait prévu le 11 juin le repli du 2e groupe d'armées sur l'axe Sarrebourg, Epinal, Dijon, avec un regroupement intermédiaire sur la ligne Toul, Epinal, Belfort.

Sur la ligne Maginot les garnisons d'ouvrages résisteraient pour couvrir le repli des gros. L'armement serait récupéré ou détruit !

Ce repli se ferait à partir de la nuit du 13 au 14 juin pour les secteurs de Faulquemont et de Rohrbach.

Le 15 juin les troupes devraient avoir atteint la position intermédiaire, le 16 être à la hauteur de Morhange, le 17 juin de Château Salins et le 18 être à la hauteur de Moncel-sur-Seille.

Le 291ème tient, nous l'avons dit, une ligne intermédiaire qui devrait permettre aux régiments de forteresse de retraiter jusqu'au canal de la Marne au Rhin, où l'on pense contenir les troupes allemandes venant du nord.

Les Allemands disposent d'une maîtrise totale des airs.

Les positions françaises sont repérées par avion et bombardées systématiquement.

Dés le début des combats, le PC du 291 ème établi à Vallerange est atteint par des tirs d'artillerie et le chef de corps, le lieutenant-colonel Modot, est tué.

Le 3e Bataillon du commandant Charles est également violemment bombardé et très vite les communications sont coupées en dépit de l'héroïsme et du " dévouement extrême des équipes de transmissions " qui tentent de les rétablir (rapport du commandant Berck).

Dorénavant le soldat Doeblin* n'assurera plus ses fonctions de téléphoniste mais combattra avec sa compagnie dont le chef, le capitaine Renard, se révèle plein d'allant et d'énergie.

La compagnie de Doeblin, la CAB3, réduite à une trentaine d'hommes tout au plus, va combattre sans interruption du 15 au 19 dans des conditions très dures, sans ravitaillement d'aucune sorte, pour tenter de freiner l'avance allemande.

On peut suivre, quoique difficilement, ses combats successifs dans les rapports de Vincennes.

Il est établi que la compagnie Renard résiste jusqu'au petit matin du 16 sur ses positions initiales quelque part sur la Départementale 22 au sud de Francaltroff, permettant à son bataillon, ou ce qu'il en reste, de s'établir sur la ligne de chemin de fer Riche-Bénestroff. Cette même nuit le 291ème RI est confié au commandant Malgorn, qui vient de l'Infanterie coloniale. Ce dernier a rédigé un compte-rendu des combats de son régiment du 16 au 19 juin 1940 relativement bien fait mais qui contredit en plusieurs points celui du commandant Charles, notamment pour ce qui concerne la journée du 16 juin au cours laquelle le 3e Bataillon se désintègre.

Nous tenterons donc une voie moyenne dont rien ne peut assurer la véracité.

Pendant la journée du 16 un petit groupe de soldats regroupés autour du commandant Charles et du capitaine Renard tient une position, située entre la route de Dieuze (la ville natale de Charles Hermite, célèbre mathématicien) et la gare de Bénestroff, et ce qui reste du 3e Bataillon, une quarantaine d'hommes , 4 sous-officiers et officiers se replie en fin du journée sur les hauteurs situées à l'ouest de Bénestroff.

C'est probablement lors de ce repli que le soldat Doblin reste seul, " armé d'un fusil mitrailleur pour couvrir la retraite d'un groupe de soldats " (suivant la citation à l'ordre de l'Armée qu'il a obtenue à titre posthume le 21 novembre 1946, [Colin, p. 44], Bénestroff étant devenu Beneng sous la plume du capitaine Renard, l'auteur probable du texte de la citation. à son retour de captivité).

Dans la soirée du 161e groupe Charles rejoint la maison forestière de Saint-Médard au sud de Wuisse où il retrouve le PC du régiment.

Dans la nuit du 16 au 17 juin le 291ème RI se replie sur la Seille que la compagnie Renard atteint vers minuit, elle dispose encore de deux canons de 25 qui permettent à la troupe de franchir la Seille sur un pont de fortune alors que l'ennemi attaque depuis Vic sur Seille.

L'avancée des troupes allemandes va être retardée par les troupes polonaises du général Bronislaw Duch lors des combats livrés par les polonais à Dieuze et ses environs, et une partie des troupes françaises passa par Juvelize tout le samedi et le dimanche soit le 16 et 17 juin.

Le 3` Bataillon reçoit l'ordre de tenir le village de Juvelize qu'il atteint vers 7h, le 17 juin.

L'ennemi qui s'est arrêté à Blanche-Église attaque Juvelize vers 8h 30 avec chars et artillerie, le combat dure une partie de la matinée, le village est en feu, le bataillon Charles se replie sur Bézange-la-Petite et Réchicourt-la-Petite, à quelques kilomètres à peine du cantonnement d'Athienville où il a passé la fin de l'hiver.

Le lundi , les polonais mirent en batterie 3 canons un près de chez Mr Ciminera , un près de chez Mr Rzepka et un autre près de l'église .

Ils ont ainsi empêché les allemands au bas de la rue principale , d'entrer au village et , dans leur lancée, certaines maisons du village ont été brûlées: les allemands ont tiré deux obus sur les maisons Gorius et Mansuy dont Mr Haffner en était le fermier .

Plusieurs autres maisons ont brûlées : celles de Mr Sommer , Bourguignon , Barchat , Brice et un hangar de Mr Kugler .

Les habitants qui n'avaient pas encore été évacués, étaient terrés dans leur cave , les tirs se faisaient entendre de 6 heures du matin à 12 heures ; le clocher a sonné pour la dernière fois les 12 coups de midi et a pris feu tout de suite après .

Le haut du clocher a brûlé , les cloches ont fondu dans la fournaise , les restes étaient incrustés dans la pierre .

voir le plan de la bataille de Juvelize

Les allemands sont venus ensuite fouiller les caves à la recherche des français et des polonais Un polonais n'a pas voulu se rendre et s'est battu jusqu'au bout tombant dans la cour de Mme Maire ( près de chez Mr Canniot )

Un français est également tombé à Juvelize au lieu dit " Creux Chemin " , anciennement la ferme de Bernard près de chez Mr Poinsignon.

Du côté allemand , un officier et deux sous officiers ont été enterrés derrière la maison de Mr Agostinis ( Maison de distillation ) .

Dans la maison de Mr Brice , à côté du presbytère un dépôt d'une centaine de vélos a été brûlé par les allemands .

C'est en fin d'après midi vers 18h 30 que les soldats de la compagnie Renard franchissent le canal de la Marne au Rhin au pont d'Hénaméni1 après trois jours et deux nuits de combats incessants.

Les allemands poursuivaient les troupes polonaises qui se repliaient sur Lagarde pour tenir le canal de la Marne au Rhin .

Lorsqu'il atteint le canal le 17 en fin d'après midi, le 291e RI est réduit à la dimension d'un bataillon.

Après une soupe rapide, la première depuis le 15 juin, il repart le soir même pour Thiébaumesnil et Maronviller à une vingtaine de kilomètres à pieds, pour reconstitution.

Il ne participera pas aux combats sur le canal qui vont durer toute la journée du 18 juin et seront d'une rare violence.

Ces combats opposent le gros de la 52e DI et la première Division polonaise du général Duch à quatre divisions d'infanterie allemandes, voir [Gruge, 1982, tome 1, quatrième partie].

Le canal est finalement franchi le 18 dans l'après-midi par des unités de la 268ème Division d'infanterie allemande.

Pour mieux comprendre la situation dans la quelle se trouvait les habitants de Juvelize et des environs immédiats, nous vous invitons à consulter les documents suivants :

- le récit truculent de la vie à Coincourt entre 1939 et 1944 par Aline Masson

- le récit de l'occupation de Juvelize entre 1939 et 1944, écrit par Monsieur François FONDRETON, ancien instituteur de la localité et conseiller municipal

La séparation de la Moselle.

Les frontières de 1870 sont rétablies dès les premiers jours de l'occupation de la Lorraine : ainsi à Moncourt , Chambrey - Moncel, sur la côte de Vic sur Seille direction d'Arracourt…des douaniers font leur apparition.

Hitler se saisit aussi du grand-duché de Luxembourg. Pour faciliter l'assimilation, il partage entre les Gauleiter qui représentent le parti et 1'Etat dans les provinces allemandes voisines : · le Luxembourg relève de Coblence-Trèves, · l'Alsace est rattachée au Gau de Bade ( Gauleiter Wagner ), · la Moselle au Gau de Sarre-Palatinat ( Burckel ).

Les Gauleiter sont nommés le 15 juin " chefs de l'administration civile " auprès des armées en opérations, puis un décret du 2 août les place sous 1a dépendance " immédiate " du Führer, en tant que Reichsstatthalter.

Bürckel fait son entrée solennelle ä Metz le 21 septembre.

C'est de Sarrebrück qu'il gouverne la circonscription unissant Palatinat, Sarre et Moselle, qui prend alors le nom de Westmark.

Si les fonctionnaires locaux sont en partie conservés, tous les postes supérieurs sont occupés par des Allemands, en général Sarrois ou Palatins, c'est un rattachement total à l'Allemagne qu'on veut définitif.Mais il n'a jamais été annoncé officiellement ä l'extérieur.L'armistice de juin n'en fait aucune mention. Le gouvernement de Vichy, multiplie les protestations.

Parfaitement conscient de l'attachement des Mosellans à la patrie française, Hitler entreprend donc une substitution autoritaire de la population.

Joseph Bürckel,

chargé par Hitler de regermaniser la Moselle, il fait expulser 100 000 Mosellans au mois de novembre 1940.

Après la manifestation silencieuse du 15 août 1940 ( les Messins déposent spontanément un tapis de fleurs tricolore devant la statue de la Vierge place Saint-Jacques ) , on expédie en zone non occupée 25 000 personnes, Français de l'intérieur ou Mosellans qui ont particulièrement manifesté leurs convictions patriotiques : dans leur nombre, l'évéque Mgr Heintz.

Puis c'est l'opération massive de novembre 1940, qui frappe surtout la région rurale francophone de Metz à Château-Salins.

Les habitants de cette zone sensible sont sommés de " se déclarer ", par une option entre le renvoi en France ou le transfert en Pologne annexée et, comme ils ont presque tous choisi la première réponse, ils sont expulsés par villages entiers.

A Moncourt, un famille est venu de France après 1870, et était considéré par les allemands comme Volksdeutche et de ce fait un membre de la famille s'est battu à Verdun, contrairement aux autres lorrains qui étaient envoyés sur le front russe .

Cette famille prévenu par le douanier voulait rester au village mais les allemands ont refusé, du coup le père de famille a rapporté ses décorations de guerre et les leur a jeté à la figure.

A Juvelize, le lendemain de la Toussaint tous les chefs de famille ont été conviés à une réunion à la mairie pour se décider rapidement : " ou la France ou rester et devenir allemand sinon la Pologne ! " Le choix était vite fait. Certaines personnes, les " Bauerleiter " avaient été mis au courant la veille par les fonctionnaires allemands.

Les habitants de Juvelize furent contraints de gagner la Haute garonne.

Un seul habitant est resté , un retraité célibataire, M. Leclerc, qui avait un retraite d'ancien combattant allemand et une retraite pour des blessures de guerre.

 

(voir la répartition des familles)

(voir la vie à Saint Béat)

racontée par monsieur Marcel Kugler

Pour les allemands, le problème était vite réglé. Tout le village sera remplacé par une population de " Volksdeutsche ".

Ces " remplaçants " étaient déjà dans le village, 15 jours avant l'expulsion. Monsieur Kugler se souvient encore amèrement de ces jours ; se promenant à vélo dans le village un de ces " Bitscherländer " lui a " piqué " son vélo tout neuf, en prétextant qu'il ne pouvait pas l 'emmener avec lui, et qu'il n'en aurait pas besoin là où il allait !.

Ainsi 60 000 personnes doivent quitter leur domicile dans un délai de quelques heures, souvent au milieu de la nuit, avec 1 000 francs et 30 kilos de bagages, en laissant sur place tous leurs biens.

Dans les trains qui les mènent à Lyon, ils chantent La Marseillaise à tue-tête surtout dans les gares, se nourrissant de sandwichs qu'ils avaient emmené. Ce n'est qu'à Mâcon, première grande ville en France " libre", qu'un vrai repas leur est servi, avec du vin et un orchestre joue la Marseille à leur arrivée.

Les dirigeants nazis considèrent en effet ceux qui restent en Lorraine comme des Volksdeutsche, de souche allemande.

L'expulsion a dégagé d'un coup 120 000 hectares, qui sont confiés à 3 000 gérants installés dans les villages vides.

Le village est occupé par des populations allemandes du Meclembourg, des lorrains du pays de Bitch, Grostenquin et de la main d'oeuvre polonaise mise au service des fermes allemandes.

Le cas des Lorrains évacués en France cause aux dirigeants nazis quelque perplexité : sont-ils récupérables ou non?

A l'été de 1940, en même temps qu'on libère les prisonniers de guerre non officiers originaires du territoire, on pousse au retour les évacués, avec un réel succès : 180 000 (les deux tiers?) seraient alors rentrés. Un filtrage strict écarte évidemment les catégories suspectes et indésirables.

Cette population ainsi épurée et renouvelée est soumise â une entreprise méthodique d'assimilation.

I1 s'agit de germaniser une région disputée depuis plusieurs siècles entre la culture allemande et la culture française. ". Les communes reprennent leur désignation de 1914 et on germanise les appellations françaises qu'avait respectées le Second Reich : Château-Salins devient ainsi Salzburgen…. Les plaques des rues sont traduites L'enseignement est donné exclusivement en allemand, des cours obligatoires sont imposés aux adultes qui ne maîtrisent pas suffisamment la langue, et l'usage du français, même en privé, est prohibé sous peine de sanctions sévères.

Le changement du droit municipal s'accompagne de la fusion des communes : Juvelize fait partie de la commune de Lezen ( Ley ).

En ce qui concerne enfin les cultes, c'est dès octobre 1940 qu'a été prononcée la séparation des Eglises et de l'État, entraînant la suppression après deux ans du traitement budgétaire des prêtres et des pasteurs, ainsi que l'élimination de leur influence dans l'école publique : le régime nazi se montre ainsi beaucoup plus radical que la Troisième République laïque qui avait maintenu le Concordat en Alsace-Lorraine. (voir l'histoire du concordat sur le site du diocèse de Metz http://catholique-metz.cef.fr)

Bürckel a expulsé en outre la moitié du clergé, car il y voit une force irréconciliable, à la fois anti-allemande et antinazie.

A Juvelize, l'abbé Fiacre a célébré la messe en français, jusqu'au départ. La mesure aux conséquences les plus tragiques est l'introduction de l'obligation militaire dans les trois territoires annexés.

Après l'étape préparatoire du service du travail, qui comporte déjà un serment solennel de fidélité au Führer, l'appel dans la Wehrmacht est décidé en août 1942 pour satisfaire un besoin pressant de renforts.

L'appétit de l'Allemagne nationale-socialiste va certes bien au-delà de la restauration de la frontière de 1871. Dans ses visées impérialistes, Hitler veut étendre le Reich jusqu'à l'Argonne, limite occidentale du Saint-Empire au Moyen Age.

le département de la Moselle de 1918.

La nouvelle occupation est suivie d'une nouveau style de maison 1940.

La main-d'œuvre abondante est constituée d'anciens exploitants, tolérés comme salariés, de quelques prisonniers de guerre et surtout de plusieurs milliers de Polonais, transférés de la région de Lodz et entassés avec leurs familles dans un hébergement sommaire et surpeuplé.

à suivre...

Une célébre bataille de chars en septembre 1944, la deuxième plus grande bataille de chars en France, après Avranches en Normandie de déroule à Arracourt et à Juvelize. Elle est plus connue sous le nom de bataille d'Arracourt. Ce deux batailles furent livrées par la 3ème Armée du Général Patton

22 Septembre 1944 : La bataille de chars de Juvelize

Bataille de chars entre le 654th Bataillon de chars de la 4ème Division blindée avec les 111ème et 113ème brigades de Panzer de 5ème Panzer Armee. Retrouvez sur ce site : http://www.battletanks.com/ les photos des matériels utilisés par les armées US et Allemande.

  • En rouge l'offensive allemande (trouvée sur - http://users.tpg.com.au/mmjm/rof16.pdf - cliquez sur la carte)

Les troupes blindés allemandes partirent au matin du 22 septembre de Blanche Eglise.

La 111ème Panzer Brigade attaqua au nord du village de Juvelize sous un épais brouillard qui assurait aux troupes allemandes une bonne protection contre les chasseurs bombardiers américains.

Les Allemands mettent à mal le 42ème Cavaly Squadron, mais l'intervention du 704ème Tank Destroyer Battalion permet de rétablir la situation.

Un peu plus tard le soleil fit son apparition, chassant le brouillard, ce qui permit l'intervention des avions du XIXème Tactical Air Command.

Les Américain reprirent alors la colline des Trois Croix avec le soutien de l'artillerie et des chasseurs bombardiers P 47. Ils décimèrent la 111ème Panzer Brigade et son chef, le Général Bronsart von Schellendorf fut mortellement blessé près des Trois Croix.

Cette attaque allemande, dont l'objectif était Moyenvic, se termina en désastre. Il ne restait plus à cette division que 7 chars et 80 hommes en état de combattre. Le colonel von Seckendorf, commandant la 113ème Panzer Brigade sera tué le lendemain par un P-47 alors qu'il se rendait de Lagarde à Xures.

Le 25 septembre de dures combats opposeront à nouveau les forces allemandes et les troupes US.

La PANZER BRIGADE 113 :

Formée le 4 Septembre 1944 sur la Truppenübungsplatz Grafenwöhr.

Elle est constituée d'un Panzer Regimentt. créé avec les Pz.Abteilung 2113 et I./Pz.Regiment.130, Pz.Grenadier.Division. 2113 et d'unités supports toutes numérotées en 2113 (avec une Kompanie de 10 Stug. III).

Pendant son acheminement vers le front elle perd beaucoup de véhicules suite à d'incessantes attaques aériennes...

Elle combat en Lorraine le 18 septembre 1944 à Lunéville Arracourt Juvelize , y est détruite en partie.

Le 1er octobre 1944 elle est considérée comme dissoute, les restes de la Pz.Abt.2113 vont à la Pz.Abt.115 de la 15° Pz.

Consécutivement à la pause d'octobre, les troupes américaine quitterons le village et le même jour, dès le 26, il sera réinvestit par les troupes allemandes !

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Web juvelize.free.fr

 

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