Une reine de France à
Juvelize.
Figure 1: Marie Leszczinska par Jean Marc Nattier
Louis XV *
avait été fiancé par le Régent à
une princesse espagnole, mais l’infante n’avait encore
que six ans et il était prudent de marier le plus tôt
possible le roi pour assurer la succession de la couronne
C’est pourquoi le duc de Bourbon se décida
à renvoyer l’Infante à la maison au risque
de provoquer une rupture avec l’Espagne.
C’est ainsi qu’on se tourna vers Marie
Leszczinska, **
la fille du roi de Pologne, déchu de son trône ;
la famille Leszczinki s’était réfugiée
à Wissembourg. C’est là, que Marie apprit
le choix français ; le mariage fut
rondement mené, la cérémonie se déroula
à Strasbourg le 15 août 1725,
par procuration, le Duc remplaça le Roi à la cérémonie,
faite par l’archevêque de Strasbourg, le cardinal
de Rohan.
Le 17 août, la nouvelle reine
quittait Strasbourg en calèches, carrosses et toute une
petite cour
pour passer la nuit à Saverne, où
l’attendait Stanislas accompagné du duc d’Orléans,
du duc d’Antin et du marquis de Beauvau…
Le lendemain, 18 août, elle
prit la direction de Sarrebourg.
Le 19 août elle quitta Sarrebourg,
s’arrêta à Héming
pour dîner dans le logis du Lion d’Or., Passant par
Azoudange, elle prit la direction de Maizières
les Vic, où elle fut accueillie en fanfare, elle
passa la nuit dans la maison de sieur Peronnain.
Après avoir assisté à la messe du
matin, du diamnche 20 août, elle quitta
Maizières les Vic pour Marimont,
où elle fut accueillie par par un haie d’honneur
Du Royal Cavalerie et celui du Maine – comme à chaque
arrêt d’ailleurs –
« Au village de Donnelay,
les habitants s’étoient mis sous les armes sur le
chemin, le Curé de ce lieu, suivi d’une foule de
païsans, dont l’une portaoit une bannière, vint
processionnellemnt au-devant de la reine et l’accompagna
pendant quelques temps en chantant les louanges du Seigneur, et
lui faisant des vœux pour la conservation de leurs Majestez
; ils témoignèrent encore leur joie par une décharge
de boëtes ou petits canons qu’ils s’étoient
procurez.
Sa majesté s’arrêta en ce lieu au milieu de
la campagne pour y faire collation dans son carosse, laquelle
avoit été portée par le sieur Bazire fils,
coureur de vin du roy, qui s’est acquitté avec soin
de la fonction de sa charge dans ce voyage.
La route de poste passait à Donnelay.
Pour aller de Strasbourg à Metz, on quittait le chemin
actuel à Maizières et on gagnait Marsal et Vic en
passant près de Marimont, au-dessus de Bru, à Donnelay,
près de Juvelize et aux Trois Croix. Ce fut la route suivie
par la fille du roi Stanislas allant épouser le jeune Louis
XV. Elle dut s’arrêter à Donnelay, où
il y avait un relai. Un souvenir de son passage existe. Les autels
latéraux,-- sous le vocable de la Vierge et de saint Nicolas
-- en bois sculpté, sont surmontés de fleurs de
lys ; sur l’un d’eux on lit :
EX DONO
REGINAE
1725.
Ces autels latéraux ont dispatu lors des combats des différentes
guerres, surtout 39-45.
Les Tois Croix ne sont pas mentionnées dans le récit,
elles sont probablement postérieures .
Au village d’Ivelize (Juvelize),
les habitants de ce lieu rendirent les mêmes devoirs à
la reine, que ceux du village de Donnelay. Sa Majesté,
touchée des soins de ces zèlez serviteurs, eut toujours
beaucoup d’attention pour les faire récompenser ;
sa charité envers les pauvres a paru dans toutes les occasions,
et son amour pour cette vertu ne luy a jamais fait oublier que
pour être heureux dans ce monde et dans l’autre, il
faut avoir pitié des membres de Jésus-Christ ;
qui miseretur pauperis, beatus erit. "
qui a pitié du pauvre, sera heureux"
Psaume tiré de la Bible.
La misère des habitants de Juvelize devait vraiment
faire pitié ! le 20 août 1725 était un dimanche
de surcroit !!
Quittant Juvelize pour Marsal,
par « chemin de Marsal » puis se dirigeant vers Moyenvic
, elle arrivait à Vic sur Seille
dans la soirée.
Figure 2: Louis XV par François-Hubert Drouais
* – orphelin de bonne
heure, roi à 5 ans il a été mal élevé,
on a développé en lui que l’égoïsme
et l’orgueil, on en fit un bon sportif élevé
au grand air mais son éducation intellectuelle en fut négligée
; d’une timidité maladive, il devint capricieux,
indolent, incapable d’imposer sa volonté ; cependant
Louis XV est resté longtemps populaire En 1744, sa maladie
à Metz suscite une vive émotion dans le pays et
une joie délirante accueille la nouvelle de sa guérison.
C’est alors qu’il reçoit ce surnom de Bien-Aimé
qui bientôt allait devenir singulièrement ironique.
* - Il se laissa dominer par les nombreuses favorites, dont certaines
ont joué un rôle politoque : la duchesse de Châteauroux
et la marquise de Pompadour.
**-
à défaut de beauté et d’intelligence
elle était bonne, pieuse et charitable, mais elle avait
sept ans de plus que le roi
– à son mariage, elle avait 22 ans et Louis
XV 15 ans !
La reine, maladroite et sotte, ne sait garder ni son mari, ni
son crédit. Elle se console au milieu d’un petit
cercle d’amis.
Des dix enfants qu‘elle a eu, sept ont survécu
: un fils et six filles.
Le dauphin Louis ( 1729-1765) pieux instruit, d’une conduite
exemplaire, devait mourir prématurément.
De sa seconde femme, Marie-Josèphe de Saxe, il
eut trois fils qui seront rois tous les trois :
1. Louis XVI,
2. Louis XVIII et
3. Charles X et
4. deux filles : Mesdames Clothilde et Elisabeth.
Figure 3: Carte de Cassini - on
voit le chemin emprunté par la reine...
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